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Baz Récup’ : Quand vos déchets reprennent vie

Baz Récup’ : Quand vos déchets reprennent vie

Devenir la première ressourcerie de l’île Maurice, où les objets abandonnés reprennent vie et l’écologie est le maître mot. C’est l’objectif que s’est fixé  Baz Récup’. Niché au cœur des champs de canne, non loin de la propriété sucrière de Médine, dans l’ouest du pays, c’est un endroit écologique et créatif que nous avons eu la chance de découvrir.

«C’est la première ressourcerie de l’île Maurice. Elle s’articule autour de trois axes principaux : la collecte, le tri et la valorisation des déchets. Après le tri, les matériaux ne pouvant pas être recyclés de manière industrielle sont utilisés pour la création d’objets divers », explique Sébastien Natiez, responsable de Baz Récup’. La vision de la ressourcerie, selon ce dernier, est de « centraliser toutes les démarches liées à l’environnement dans un seul endroit, notamment la permaculture via Belle Verte, les activités d’upcycling (surcyclage), accueillir desmarchés dédiés aux produits bio ou encore des ateliers de découverte et de réparation de différents objets du quotidien, par exemple, l’électroménager ».

Ainsi, depuis trois mois, les déchets récupérés  par l’équipe de Belle Verte atterrissent à Baz Récup’ où une nouvelle vie aux déchets. Néanmoins, ce projet ne date pas d’aujourd’hui. Belle Verte, dirigée par Martine Lassemillante,  a débuté ses activités en 2014 en se concentrant principalement sur le nettoyages des berges des rivières et des plages. Les déchets recyclables récupérés par Belle Verte étaient envoyés, après le tri, vers les usines de recyclage. Toutefois, divers objets ne pouvaient être acheminées par celles-ci et ce sont les passionnés comme le responsable de Baz Récup’ qui les récupère pour leur donner une nouvelle vie.

En effet, en 2015 Sébastien Natiez, dessinateur-projeteur de formation, lance Eco Kraft : une société qui se concentre sur l’upcycling ( surcyclage), soit la récupération de matériaux ou de produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. A la même période, il est contacté par Belle Verte qui voulait mettre en place un réseau d’artisans face à l’inconstance des recycleurs qui récupèrent les recyclables de manière aléatoire. « Pour moi, c’était logique de travailler en circulaire au lieu de faire mon activité en privé. Je ne voulais pas demeurer en tant que simple client de Belle Verte, à acheter des matériaux pour mes créations. Ainsi, je me suis associé à ce projet afin de relever le défi de tout miser sur la croissance verte et l’économie circulaire », nous dit-il.

Trier ne veut pas dire recycler

Une fois récupérés, les déchets sont triés manuellement. A droite, des bouchons en plastic sont récupérés pour des futures créations.

« Nous voulons développer Baz Récup’ en un espace publique afin d’expliquer ce qu’est le recyclage de A à Z. Quand on dit avoir trois poubelles chez soi, ce n’est pas du recyclage. C’est du tri sélectif de déchets ! »

Pour Martine Lassemillante, le but de Baz Récup’ est d’une très grande importance: la protection de l’environnement et l’éducation de la population. Son souhait est de partager le terrain qu’ils ont pu avoir « après un an et demi de lutte » avec toutes le personnes ayant la même motivation qu’elle et ses collaborateurs. Elle ajoute que Baz Récup’ va s’agrandir au fur et à mesure et accueillir « tous les entrepreneurs avec initiatives positives », notamment Plancton, une entreprise qui a pour activité principale le recyclage et la revalorisation des bouteilles en verre.

Services à la population et création d’emplois

Belle Verte a déjà lancé un service de récupération de recyclables sur site dans l’ouest du pays, notamment à Albion, Tamarin et Rivière-Noire. Les poubelles de tri sélectif sont fabriqués dans l’atelier de Baz Récup’ et vendus aux clients ayant souscrit à ce service. A ce jour, ils sont une dizaine dont trois Petites et Moyennes Entreprises (PME). Contre une participation financière de Rs 550, le camion de Belle Verte assure deux récupérations mensuelles des recyclables à domicile, soit des déchets non organiques. La société souhaite étendre ce service vers d’autres régions de l’île dans les mois à venir, notamment vers le sud et le centre de l’île, en espérant atteindre toute l’île un jour.

Ce type de vélo électrique crééra plusieurs emplois au service de la communauté

En tant qu’entreprise sociale ne voulant pas dépendre que des dons ou de ses partenaires, Belle Verte a déjà réfléchi à une solution pour étendre le service de récupération de déchets à domicile tout en créant des emplois.  Cette innovation est le ramassage de déchets à vélo. « Notre souhait d’ordre local. Avec nos vélos électriques, des personnes peuvent travailler pour nous, même à temps partiel, et aller récupérer les déchets dans la benne reliée au vélo dans leur quartier ou leur région. Avec ces projets, nous arrivons à développer nos trois axes, soit la protection de l’environnement, l’autonomisation sociale et l’éducation de la génération à venir », affirme Martine Lassemillante. Selon elle, L’Etat mauricien est très réceptif à leurs initiatives et elle espère que des solutions, en collaboration avec la communauté, seront trouvées pour atteindre l’île Maurice éco-responsable de demain.

Aller plus loin

Aujourd’hui, Sébastien Natiez dit avoir « la chance d’avoir beaucoup de commandes » pour la fabrication d’objets en bois de palette.  Cette matière est très en vogue et il pense que la demande va croître d’avantage.  « Je pense que les gens découvrent un mode de consommation différent. Au fur et à mesure que les gens seront conscientisés, ils verront les avantages du recyclage. Les ateliers de création sont là pour ça. Notre matière première ne coûte souvent rien, une simple palette peut suffire pour faire une table basse. Le tout est de creuser son imagination pour savoir comment différents types de matériaux,  comme des vieux pneus ou encore des bidons de lessive en plastic peuvent êtres transformés en objets de décoration. Par contre, ce sont des matières qui demandent de nombreuses heures de travail. »

Un lit suspendu en bois de palettes,. Le sur mesure prend une toute une autre dimension
Ces vieux pneus abandonnés on retrouvé une deuxième vie sous forme de fauteuils
Ici, ce matériau en plastic jaune sera transformé en abat-jours.

Le Flexi Tank (en haut) soit les bennes à tri sélectif crées par Baz Récup’ sont fabriquées à partir de ces bidons d’huile de moteur abandonnés par les importateurs.

Certaines matières, entre autres, le carton, le papier, certains types de plastic et le verre ne peuvent, malheureusement, pas encore être réutilisées dans l’upcycling. Cependant, avec la créativité des personnes que nous avons rencontrées, cela ne saurait tarder.

Qu’est-ce qu’une  ressourcerie ?

Dans les pays où elles existent, les « ressourceries » gèrent, sur un territoire donné, un centre de récupération, de valorisation, de revente et parfois d’éducation à l’environnement. Une ressourcerie est écologique parce que les objets que l’on y trouve sont fabriqués à partir d’objets abandonnés. Ainsi, leur production ne nécessite pas d’utiliser de nouvelles matières premières et évite l’accumulation de déchets. D’autre part, une ressourcerie est équitable parce qu’elle n’a pas un but lucratif, mais aussi parce que pour donner cette seconde vie aux objets elle crée des emplois et investit tous ses revenus pour développer des services souvent reconnus d’intérêt général.

Actrice d’un développement local durable, une ressourcerie tisse de nombreux partenariats, crée des emplois sur un territoire, privilégie le service à la population et est attentive à la qualification et à l’épanouissement de ses salariés. En France, le réseau français des ressourceries a été mis en place en 2000. Il est peu connu, car les ressourceries n’ont pas le droit de faire de publicité. En contrepartie ils ne sont pas assujettis à la TVA. De 2000 à fin 2009, le réseau est passé de neuf organismes à 50. Le tonnage traité (collecté et réemployé) est passé de 10 000 t en 2003 à 20 000 t en 2007.

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Medine

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Belle Verte
Avenue des Lilas, La Preneuse, Rivière-Noire

Téléphone : (+230) 5259 7272

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