La Gazette Mag

FoodWise, solidarité et durabilité !

Depuis 2018, FoodWise s’attaque avec détermination au problème de l’insécurité alimentaire. L’ONG lutte non seulement contre le gaspillage alimentaire en redistribuant les surplus, invendus et produits en date courte, mais met également sur pied de nombreux projets pour autonomiser les personnes vulnérables. Sa dernière étude, inédite, vient mettre en lumière la situation précaire de certains de nos compatriotes. Lotilde Charpy, General Manager de FoodWise, nous en dit plus. Eugénie Sauzier-de Rosnay

Parlez-nous de votre dernière étude.

Nous avons collaboré avec le cabinet Analysis Kantar pour mener une étude de quatre mois sur la région du sud de l’île, de Mahébourg à la Gaulette, touchant 260 000 habitants. Celle-ci a combiné une analyse quantitative et une approche sociologique, incluant des entretiens ethnographiques et l’analyse de données statistiques nationales. Historiquement, FoodWise concentre ses efforts sur cette zone particulièrement marquée par la pauvreté. Bien que nous soyons présents sur l’ensemble de l’île, cette zone enclavée fait face à des défis socio-économiques que nous avons souhaité approfondir par cette étude.

Qu’est-il ressorti de cet exercice ?

Les résultats sont préoccupants. Environ 22 000 personnes vivent en insécurité alimentaire dans le sud. L’étude révèle des habitudes alimentaires irrégulières et un pouvoir d’achat instable, avec des difficultés quotidiennes, malgré une grande débrouillardise. L’insécurité alimentaire provoque non seulement des carences nutritionnelles mais affecte aussi la santé mentale et sociale des populations, entraînant d’autres problèmes de santé (diabète, troubles dermatologiques…) et impactant l’insertion professionnelle et la réussite scolaire des enfants.

En quoi les récits recueillis nuancent-ils la perception habituelle de l’insécurité alimentaire à Maurice ?

Ils ont révélé qu’elle prend des formes variées. Certaines familles ne prennent qu’un seul repas par jour, tandis que d’autres réussissent à assurer trois repas, mais souvent mal équilibrés. Même dans ces cas, la situation reste instable et précaire. Ces récits montrent que l’insécurité alimentaire n’est pas une réalité uniforme, et que les défis rencontrés par ces familles sont souvent invisibles, ou mal compris.

Comment évaluez-vous l’efficacité de vos actions ?

Nous suivons de près leur impact tout au long de l’année en collaborant étroitement avec nos ONG partenaires. Cette étude approfondie a également permis de mieux l’évaluer, grâce aux retours des ONG et experts qui ont été consultés pendant l’enquête. Les informations collectées à travers différents points de vue nous ont permis de dresser un état des lieux plus précis de la situation dans le sud, et de consolider notre approche pour répondre aux besoins des familles.

Quelles sont vos actions pour favoriser l’autonomie des bénéficiaires à long terme ?

La sensibilisation et la formation sont des piliers essentiels de nos actions à long terme. Nous croyons qu’il est crucial de commencer dès le plus jeune âge pour inculquer les bons réflexes alimentaires et sensibiliser à l’impact du gaspillage alimentaire. Nos programmes visent à enseigner une alimentation équilibrée, même dans des situations de ressources limitées, afin de promouvoir une meilleure nutrition et d’encourager des habitudes durables.

Quel est votre message aux acteurs du secteur privé et aux entreprises ?

Nous appelons nos partenaires, notamment agroalimentaires, à renforcer la chaîne de solidarité et à continuer de faire des dons. Il est crucial de ne pas gaspiller les surplus alimentaires, mais plutôt de les redistribuer. Nous recherchons également de nouveaux partenaires financiers pour 2026 afin de poursuivre notre mission de collecte et de redistribution, et ainsi aider les familles les plus vulnérables à se nourrir dignement.

FoodWise en chiffres (depuis novembre 2018)

FoodWise
Solidarity and Sustainability!

Since 2018, FoodWise has been tackling food insecurity head-on. The determined NGO not only fights food waste by redistributing surplus, unsold items and short-dated products, but also implements numerous projects to empower vulnerable individuals. Its latest groundbreaking study sheds light on the precarious situation facing some of our fellow citizens. Lotilde Charpy, General Manager of FoodWise, tells us more.

You launched an unprecedented study in 2025. Could you tell us more?
We collaborated with Analysis Kantar to conduct a four-month study on the island’s southern region, from Mahébourg to La Gaulette, covering 260,000 inhabitants. It combined quantitative analysis with a sociological approach, including ethnographic interviews and national statistical data analysis. Historically, FoodWise has concentrated its efforts on this area, which is particularly affected by poverty. Whilst we operate across the entire island, we wanted to examine more closely the socio-economic challenges facing this isolated zone.

What emerged from this exercise?

The results are concerning. Approximately 22,000 people live with food insecurity in the south. The study reveals irregular eating habits and unstable purchasing power, with daily difficulties despite considerable resourcefulness. Food insecurity not only causes nutritional deficiencies but also affects mental and social health, leading to other health problems (diabetes, dermatological disorders…) and impacting professional integration and children’s academic success.

How do the collected accounts nuance the usual perception of food insecurity in Mauritius?

The study revealed that it takes varied forms. Some families eat only one meal a day, whilst others manage three meals, though often poorly balanced. Even in these cases, the situation remains unstable and precarious. These accounts show that food insecurity is not uniform, and the challenges faced by these families are often invisible or misunderstood.

How do you evaluate the effectiveness of your actions?

We closely monitor their impact throughout the year by working closely with our partner NGOs. This in-depth study has also enabled better evaluation, thanks to feedback from NGOs and experts consulted during the survey. Information gathered from different perspectives has allowed us to establish a more precise assessment of the situation in the south and consolidate our approach.

What is your message to private sector actors and businesses?

We call on our partners, particularly in the food industry, to strengthen the solidarity chain and continue donating. It’s crucial not to waste food surplus but rather redistribute it. We’re also seeking new financial partners for 2026 to continue our mission.

FoodWise in figures (since November 2018)

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