Le ciselage de la matrice, l’alchimie des superpositions et l’effet de surprise au sortir de la presse ont poussé Joëlle vers la gravure lors de ses études. Aujourd’hui, elle est tout autant attachée à la personnalisation des épreuves, par l’ajout de points de broderie et de lignes de couture, qui donnent du relief et unifient le travail. La couture répare et relie, peut-être même ajoute-t-elle de la magie au réel, nous référant par exemple à certaines traditions andalouses qui ont inspiré le roman Le cœur cousu, ou, plus près de nous, aux petits sachets de tissus cousus qui contiennent quelque mantra bénéfique… Ces travaux métissent les techniques de gravure et de l’art Textile, qui remplace le pinceau par la fibre.
Si certaines représentations de la femme mériteraient plus d’exigence dans le dessin, on assiste surtout dans cette exposition, à la floraison d’un alphabet visuel personnel puisé dans les archétypes végétaux et le travail photographique que mène l’artiste à titre documentaire. Symbole d’amour et de perfection, d’un état édénique auquel chacun a le droit d’aspirer, ces motifs floraux expriment la joie et la sérénité, qu’ils soient gravés à l’encre noire ou cousus de fils de couleur sur le vêtement ou la chevelure d’un personnage, ou qu’ils illustrent un concept ou un état d’esprit.
