La Gazette Mag

Île d’argent…

L’Aapravasi Ghat accueille, du 12 septembre au 2 novembre, une exposition d’art contemporain qui rafraîchit le regard sur l’histoire de l’engagisme et présente même l’avantage… de jouer avec les représentations. Silver Island est signée Rudy Kanhye et Lauren La Rose, duo d’artistes transdisciplinaires basés en Écosse. Dominique Bellier

Rudy Kanhye connaît le poids du mot immigration, grâce à un père mauricien, une mère portugaise, une vie partagée entre la France et l’Écosse… dont le chaînon manquant était Maurice. Le projet Passing Isle, une recherche collaborative initiée avec Lauren La Rose, permet justement d’explorer et de transcender ces origines mauriciennes, avec le soutien de Creative Scotland, en partenariat avec Glasgow Print Studio et Aapravasi Ghat Trust
Fund… Intitulée Each body wakes up on a wave, la première exposition s’est tenue en 2024 au Festival international d’art contemporain de Glasgow, merchant city aux multiples connections mauriciennes.

Port-Louis accueille la deuxième partie du projet, sous le titre Silver Island, en référence à la période arabe où Dina Arobi aurait caché quelques trésors. Mais ici les artistes pensent Maurice comme un trésor de réflexion, à la fois varié, profond, le plus interactif et même tactile possible. Le lien physique avec l’histoire se crée par exemple à travers une partie de ping-pong sur une table très spéciale ou encore avec Touch ! où des photos se dévoilent quand on y plaque et retire la main, grâce à la couche de peinture thermochrome qui les recouvre. Des photos des ancêtres de Rudy arrivés ici en 1870, d’enfants accusés de vagabondage, de petits métiers, de pièces de monnaie et timbres, la symbolique de l’eau et du corail, les techniques du crochet, le collage numérique, le jeu, le dessin et la gravure deviennent ici les instruments d’une méditation lumineuse sur l’individu face à l’histoire.

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