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La belle autobiographie posthume de José Poncini

Le 28 juin, en présence d’Ariane, Isabelle et Christian Poncini, les éditions Vizavi présentaient « Bâtir sur ses rêves », l’autobiographie posthume de José Poncini. Un livre essentiel, pour qui veut comprendre l’itinéraire économique et social de l’île Maurice d’après l’indépendance…

Après une longue résistance à toutes les sollicitations et les encouragements de ses proches, José Poncini avait fini par admettre que son témoignage pouvait avoir quelque intérêt, pour qui voudrait vraiment connaître les processus qui avaient permis le développement économique de Maurice. Durant les dernières années de sa vie, il s’était donc astreint à coucher sur le papier ses souvenirs, ses impressions et ses analyses.

C’est que ce fils d’un petit ouvrier-horloger, venu de Suisse pour faire fortune sous les tropiques, a joué un rôle majeur dans la détermination des options économiques prises par notre île. Impliqué dans le développement touristique, on lui doit, surtout, la conception et la mise en œuvre d’une organisation qui a permis le décollage des années 80 : la zone franche. Le premier, il avait eu l’intuition, puis la conviction, qu’une île ne disposant pas de ressources naturelles devait valoriser sa main d’œuvre. A une époque où Maurice était totalement dédiée à la canne à sucre, cette approche était tout simplement révolutionnaire ! Avec Micro Jewels Ltd, il avait alors créé la première compagnie obéissant au schéma de ce qui allait devenir la zone franche. La société perçait des pierres précieuses, pour le compte de maisons de réputation internationale qui en assuraient le sertissage final.

Pendant de longues années, José Poncini a donc fréquenté tous les leaders politiques, économiques et sociaux du pays. Certains ont immédiatement adhéré à sa vision du développement. D’autres ont mis du temps, avant de se rallier à ses vues. Quelques-uns l’ont combattu… Alors même que tous, aujourd’hui, s’attribuent une part active dans l’établissement de la zone franche et l’essor économique qu’elle a généré. C’est aussi pour rétablir les faits que José Poncini avait entrepris de raconter cette aventure.

Ses notes, il les avait écrites à la première personne, avec la verve qu’on lui connaissait, et sans concessions. Elles forment la plus grande part de ce remarquable ouvrage. Malheureusement, l’auteur n’aura pas eu le temps d’achever ses chroniques (José Poncini est décédé en novembre 2015). Pascale Sew, la directrice des éditions Vizavi, et Gilbert Deville, un ancien journaliste reconverti dans le conseil en communication, ont donc recueilli des témoignages venant compléter ou éclairer le récit autobiographique.

Un livre indispensable !

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