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La Réserve de Grande Montagne, un voyage dans le temps

Les espèces endémiques, végétales et animales constituent une richesse inestimable à Rodrigues. Selon des recherches, l’île a subi une dégradation remarquable sur le plan écologique dès sa colonisation. Nombreuses sont les espèces disparues, certaines à jamais, d’autres en danger de disparition. 

Ce débalancement de l’écosystème est dû grandement à l’exploitation non-contrôlée des ressources naturelles ; aux défrichements forestiers; aux prédateurs exotiques ; mais aussi aux plantes envahissantes qui empêchent la régénération de ces espèces. Afin de « sauvegarder les espèces endémiques et recréer la forêt telle qu’ elle a été à son état primaire », une vaste étendue de forêt étalant sur 25 hectares a été décrétée réserve naturelle à Grande Montagne en 1983. Et en 1986, la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) se joint à cet élan du Service des Forêts pour ensuite lancer un projet d’écotourisme dans la réserve en 2016.

Tout cet effort de sauvegarde et de réhabilitation est répertorié et exposé au centre Dominique Farla situé au pied de la réserve. C’est de là qu’est dirigé l’ensemble de l’exercice d’information, d’éducation et de sensibilisation. Un guide, dans notre cas, Stephen Kirsakye, officier de la MWF, accompagne le visiteur, à commencer par un tour de l’exposition pour culminer dans les hauteurs de la réserve à 352 mètres d’altitude dominant une vue à couper le souffle. Des photos et des peintures illustrent avec détail l’identité des plantes rares et d’espèces d’oiseaux disparus, comme le hibou, l’étourneau, le merle, le perroquet, la perruche, le gecko, ou encore le héron nocturne pour ne citer que ceux-là. Un squelette du Solitaire, l’oiseau emblématique de Rodrigues disparu comme le dodo a été reconstitué, ainsi que celui d’une tortue endémique géante, la tortue à dôme, aujourd’hui éteinte.

On accède au milieu forestier par une centaine de marches, parfois glissantes au gré du temps, pour voir de près une grande variété de faune et de flore souvent méconnues. L’émotion est intense et la joie immense de pouvoir observer dans leur habitat naturel la fauvette, le cardinal jaune, la chauve-souris de Rodrigues, mais aussi les plantes comme la mandrinette à la fleur de couleur orange foncé, fleur symbole de Rodrigues, le café marron, le bois puant, et autres bois de fer, qui sont menacés de disparition. On est tout de suite conquis par la quiétude, la fraîcheur et la beauté de l’environnement. Ici, trente-deux espèces de plantes menacées sont conservées. Un enclos d’un demi-hectare est réservé à l’élevage de la tortue introduite d’Aldabra qui s’apparente le mieux à l’espèce éteinte. « La tortue contribue à la dispersion et la germination des graines : leurs excréments servent d’engrais pour les plantes, » nous explique le guide.

Un éco-tour d’environ 90 minutes à ne surtout pas rater.

Plus d’infos auprès de la Mauritius Wildlife Foundation. 
Tél. 831 4862 ou email : grandemont@mauritian-wildlife.org

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