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Le Dodo Littéraire pour partager la passion de la lecture

Il s’agit d’un club littéraire créé par Claire Paponneau, Deputy CEO chez Mauritius Telecom et qui a pour vocation de faire résonner la passion de la littérature. Cette ingénieure grande amoureuse des lettres explique qu’échanger, partager, se positionner, créer le débat dans l’acceptation d’avis divergents sur fond de bienveillance est la marque de fabrique du cercle qu’elle a créé en 2017.

Animé par soixante-dix membres, le Dodo Littéraire se présente sous deux formes. Le Kafé Littéraire, la première, implique des réunions mensuelles chez l’un des membres où un livre identifié à l’avance est débattu en soirée. Confinement et couvre-feu sanitaire obligent, bien évidemment, le Kafé Littéraire qui a été mis en sommeil reprendra du service après la date du déconfinement, (fixé au 15 mai au moment où nous rédigeons cet article). « Nous tenons compte des obligations domestiques et professionnelles des uns et des autres et nous réunissons un jeudi entre 20h et 22h pour ne gêner ni les familles, ni ceux qui commencent à travailler tôt le lendemain ; l’idée ? Débattre d’un livre en toute décontraction, sous une terrasse, dans un jardin, en sirotant une tisane ; oui, nous sommes très raisonnables », sourit la fondatrice du club. Ces soirées sont ouvertes à tous les membres… « Même à ceux qui n’ont pas lu, pas eu le temps de lire l’ouvrage sur lequel se feront les échanges ; qu’importe, l’essentiel est de débattre, avec, avant de repartir chacun de son côté, une opération échange de bouquins ».

Piocher des idées de lecture

L’autre facette du Dodo Littéraire se présente sous la forme d’une page Facebook fermée et accessible sur demande à l’administrateur ; « Il suffit juste de cliquer pour rejoindre le groupe et j’ouvre la porte au demandeur », poursuit Claire Paponneau, dans un grand élan de gaieté. « Partons à Haïti rejoindre un des auteurs les plus originaux, Lyonel Trouillot, et son deuxième roman «Thérèse en mille morceaux » écrit en 2000. Ce n’est pas un thème facile que celui de l’émancipation de la pression familiale, comment faire parler une « femme en lever d’interdit »… J’ai été prise par une écriture exigeante, prenante, … ». Ou bien : « J’ai fini hier après 3 semaines laborieuses “La mort du roi Tsongor” de Laurent Gaudé. Quelle déception… c’est long, très long… 219 pages d’ennui ». Ou encore : « “Immortelle randonnée” de Jean-Christophe Rufin. À propos de Compostelle, le seul livre que j’ai lu qui narre intimement la vertu de la marche au long cours et ce qu’elle peut apporter en voyage intérieur. Enrichissant », sont parmi les commentaires qui émaillent la page Facebook du club. Soucieuse d’ouvrir cette plateforme virtuelle à un maximum de genres, du Goncourt au polar du dimanche, du pavé indigeste au «Feel-Good», (livre facile à lire et qui se déguste avec gourmandise comme un chocolat) sa fondatrice précise que même une notice technique qui aurait épaté par sa qualité rédactionnelle peut faire l’objet d’un commentaire.

« Il n’y a pas de bons ou de mauvais livres »

Tout comme un livre qui aurait passablement ennuyé. De toute façon, il n’y a pas de bons ou de mauvais livres selon elle, mais les perceptions de ceux qui lisent et qui ne s’inscrivent (forcément !) pas dans la même veine de sensibilité. « Il m’arrive d’essayer d’entrer dans un livre… sans y parvenir ; et cela, on peut aussi le partager, gentiment, en toute bienveillance ». Outre écrire ce qu’elle pense d’un bouquin, (ayant adopté la vitesse de croisière d’au moins un par jour depuis le confinement), Claire Paponneau y poste aussi des informations, ayant trait à la littérature et susceptibles d’intéresser les membres. Comme, récemment, Tracts de Gallimard, une plateforme où l’éditeur français produit deux fois par jour des textes courts de grands noms de la littérature (Annie Ernaux, Erri de Luca, Nancy Houston, …) et accessibles en renseignant simplement ses prénom, nom et adresse e-mail à tracts@gallimard.fr.

Bien que que le virtuel permette aux membres du club de maintenir le lien en cette période où il est interdit de sortir, le Kafé Littéraire devrait être réactivé au mois de mai dans la stricte observation de toutes les mesures de distanciation sociale.

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