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Meng, l’énergie de la matière

L’artiste rodriguais Jacques Désiré Wong So, alias Meng, présente l’exposition Spleensparrow, du 20 novembre au 20 décembre, au Caudan Arts Centre… Dans la continuité de sa série « Identité minérale : mémoire résiduelle », il poursuit son travail introspectif dans l’âme géologique de Rodrigues, avec ces vingt acryliques sur toile, autant de poèmes visuels abstraits. Dominique Bellier

Meng raconte la rage de vivre, la soif de beauté et la quête d’idéal sous-jacentes au spleen, plutôt que l’angoisse métaphysique et la mélancolie qui lui sont associées de prime abord. Ces vingt compositions relèvent de l’énergie et de la légèreté du moineau, qui transcendent le mal-être baudelairien.

Avant d’arriver à ces compositions imaginaires, Meng s’est plongé dans les paysages de l’île pour en tirer des croquis, percevoir les flux de lave qui ont précédé sa formation, le travail du vent et des marées, de la pluie et du soleil qui ont façonné ses reliefs. Il interroge le basalte et le corail. Puis, la simplification des formes le conduit à leur essence. Les couleurs peuvent alors chanter cette symphonie de la terre.

Pas de perspective ici : on s’élève dans l’espace pour découvrir le paysage, né d’une longue méditation et d’une fascination pour les entrailles de la Terre et leurs transformations dans une échelle de temps qui échappe à l’être humain. Symbole de profondeur et d’infini, le bleu domine. Il l’emploie aussi pour le land art : des montages de pierres en équilibre. Il contraste avec le jaune, l’énergie et la puissance transformatrice du soleil… La fluidité et le mouvement de ces jets de couleur, qui se forment aussi avec la complicité de la gravité, communiquent la joie millénaire de la création, avec ses pics et ses plaines, ses paysages abyssaux, fruits des mouvements de la matière.

 

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