La Gazette Mag

Nouzanimo,
plus qu’une passion, une vocation !

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Audrey Hardy a toujours senti brûler dans son cœur le désir de sauver les animaux. En témoigne sa première chienne, Biquette, qu’elle a sauvée et adoptée à seulement huit ans. Si les années ont passé, son combat, celui d’offrir une voix à ceux qui n’en ont pas, n’a cependant pas faibli. Eugénie Sauzier-de Rosnay

Tombée dans la marmite de la défense des animaux très jeune, Audrey Hardy n’a pas failli à sa vocation d’enfant. « Mes parents étaient de grands protecteurs des animaux, c’est une passion avec laquelle j’ai grandi et qui m’a suivie là où j’allais », confie-t-elle. Afrique du Sud, Australie, Kenya, États-Unis, Gabon… Où qu’elle se rende, Audrey n’hésite effectivement pas à sauver et à adopter de nombreux compagnons.

Partie prenante du comité de la MSPCA dans les années 80 et fondatrice de Paws dans les années 90, elle forme, en 2022, l’ONG Nouzanimo, enregistrée à la NSIF, et donc éligible au CSR, et reconnue par la MRA comme institution charitable. « Créer une association permet de regrouper plus de gens, donne les moyens d’imaginer des solutions et de sauver le maximum d’animaux », dit-elle. Pour son équipe, composée de six personnes, l’efficacité, la compassion et la détermination sont les mots d’ordre.

Collaborant aussi avec la MSAW, elle est sur tous les fronts. Sauvetage, stérilisation, assistance à l’adoption et à l’expatriation d’animaux à l’étranger, gardiennage d’animaux domestiques, déclaration et suivi des cas de maltraitance, acheminement des animaux chez le vétérinaire, hébergement dans le chenil ou la maison d’accueil de l’association… « Il y a tellement à faire, tellement de besoins… C’est un travail constant », commente Audrey.

Pour cette dernière, le souci principal est avant tout le manque de cadre légal, qui entraîne, par la force des choses, de nombreux abandons. « Il n’existe par exemple pas, comme en Europe, de loi empêchant les propriétaires de maison d’interdire, lorsqu’ils louent leur bien, les animaux de compagnie », explique-t-elle. Car, si la situation est critique à Maurice, ne nous méprenons pas sur les chiffres : selon Audrey, 85 % des chiens dits errants auraient en fait des propriétaires !

Non stérilisation, absence de clôture ou encore abandon : tous ces problèmes pourraient, pour elle, être réglés grâce à des lois ciblées, mais aussi un effort concerté. « Les ONG font un travail énorme. Il existe aussi de d’innombrables actions individuelles qu’il faudrait regrouper pour faire bouger les choses », souligne-t-elle. Son rêve ? Que Maurice devienne une île qui traite ses animaux avec dignité et compassion.

Pour ce faire, Audrey a de nombreuses idées – des initiatives qui pourraient, avec plus de moyens et de partenaires, déjà être mises en place à travers Nouzanimo, comme, par exemple, un grand refuge pour répondre aux besoins pressants. Elle voit aussi de nombreuses pistes à ouvrir au niveau national. « Nous devons faire du lobbying pour changer les lois, gagner le cœur des médias, toucher le gouvernement et rallier toutes les forces possibles pour qu’ensemble nous puissions modeler une île plus bienveillante et plus humaine envers ses animaux », conclut-elle.

Nouzanimo
More than a passion, a calling!

For as long as she can remember, Audrey Hardy has always felt a burning desire to save animals. Her first dog, Biquette, whom she rescued and adopted when she was just eight years old, is proof of this. While the years have passed, her fight to give a voice to those who have none has not weakened.

Having fallen into animal advocacy at a very young age, Audrey Hardy has stayed true to her childhood calling. “My parents were great animal protectors—it’s a passion I grew up with and that followed me wherever I went,” she shares. South Africa, Australia, Kenya, United States, Gabon… Wherever she travels, Audrey doesn’t hesitate to rescue and adopt numerous companions.

An active member of the MSPCA committee in the 1980s and founder of Paws in the 1990s, she established the NGO Nouzanimo in 2022, registered with the NSIF (making it eligible for CSR funding) and recognised by the MRA as a charitable institution. “Creating an association allows you to bring more people together, provides the means to imagine solutions and save as many animals as possible,” she says. For her six-person team, efficiency, compassion and determination are the guiding principles.

Also collaborating with the MSAW, she’s active on all fronts: rescue operations, sterilisation, adoption and expatriation assistance for animals going abroad, pet sitting, reporting and monitoring of abuse cases, transporting animals to veterinarians, housing them in the organisation’s kennel or foster home… “There is so much to be done, so many needs… It’s constant work,” Audrey comments.

For her, the main concern is above all the lack of legal framework, which inevitably leads to numerous abandonments. “For example, there is no law—like in Europe—preventing property owners from banning pets when they rent out their property,” she explains. Because while the situation is critical in Mauritius, let’s not be mistaken about the numbers: according to Audrey, 85% of so-called stray dogs actually have owners!

Lack of sterilisation, absence of fencing, or outright abandonment: all these problems could, in her view, be solved through targeted laws and also through coordinated efforts. “NGOs do enormous work. There are also many individual actions that should be brought together to make things change,” she emphasises. Her dream? For Mauritius to become a pet-friendly island!

To achieve this, Audrey has many ideas—initiatives that could, with more resources and partners, already be implemented through Nouzanimo, such as, for example, a large shelter to meet urgent needs. She also sees many avenues to explore at the national level. “We need to lobby to change laws, win over the media, reach the government and rally all possible forces so that together we can shape an island that is more caring and more humane toward its animals,” she concludes.

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