Le département des Industries culturelles et créatives (ICC) de la Commission de l’océan Indien (COI) s’associe avec le Festival AI4Good Maurice, pour faire vivre son inventaire des architectures traditionnelles auprès des jeunes Mauriciens. Rendez-vous le 20 novembre pour une restitution publique de ces ateliers au Caudan Arts Centre, sous forme de vidéos et exposés. Dominique Bellier
Parmi les premiers projets culturels régionaux mis en place par le département ICC de la COI, l’inventaire du patrimoine et des architectures traditionnelles a permis de documenter 350 bâtiments emblématiques des Comores, de Madagascar, des Seychelles, du Mozambique et de Maurice… 104 fiches très complètes définissent ainsi les typologies de l’architecture traditionnelle mauricienne, identifient les savoir-faire constructifs qu’elle exige, les matériaux qu’elle met en œuvre, ainsi que les contextes culturels et environnementaux dans lesquels ses différentes formes ont vu le jour.
Ces documents de référence contribuent autant à la gestion et la préservation du patrimoine bâti par les ministères et services du patrimoine, qu’à l’innovation et la recherche chez les professionnels, architectes et institutions culturelles, pour réinventer les constructions de demain en incluant les acquis du passé, par exemple en revisitant les qualités bioclimatiques des bâtiments modernes, à la lumière de ces savoirs traditionnels. Cette base de données est un outil pour la formation et pour la sensibilisation auprès du grand public et des décideurs.
Mais pour rendre ces connaissances accessibles et inspirantes aux jeunes générations, le département ICC s’est associé avec le Festival AI4Good qui remporte beaucoup de succès auprès des jeunes. Leurs équipes ont imaginé un programme qui s’adresse à trois types de public de 10 à 25 ans pour montrer comment nos ressources patrimoniales peuvent devenir des outils d’apprentissage et de création, grâce à l’IA et aux technologies immersives.
L’atelier universitaire « IA et réinvention du patrimoine mauricien » associera pendant trois jours des étudiants de l’École nationale d’architecture (ENSA) de Nantes à Maurice et des experts en intelligence artificielle, pour explorer le potentiel de cette technologie dans la valorisation du patrimoine. Ils expérimenteront notamment des outils d’analyse et de documentation numériques, et devront par exemple créer un modèle capable de générer des représentations visuelles fidèles aux principes de l’architecture créole, à un moindre coût pour ce qui est des calculs et du stockage de données.
Du 1er au 18 novembre, l’atelier public « Mini-bande annonce du patrimoine avec l’IA » invite les jeunes de 12 à 25 ans à découvrir les fiches du patrimoine mauricien et à les transformer en histoires visuelles courtes grâce à l’IA générative. Cet atelier participatif met les outils de recherche d’information et de création d’images de l’IA au service du patrimoine mauricien. Les participants vont créer des séquences vidéo en y ajoutant une narration et des effets sonores.
Enfin, l’atelier « Regards d’enfants » amènera des petits de 10 et 11 ans d’une école primaire à raconter, avec leurs mots et leur imagination, leur vision du patrimoine mauricien à partir de deux bâtiments et leurs fiches d’inventaire.
