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Quelques perspectives pour les récifs

Un atelier de travail a réuni début mai différents représentants du secteur privé, de la société civile et des pouvoirs publics sur la restauration des récifs coralliens et la gestion de l’érosion côtière, sous l’égide du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). Eco-Sud qui mène des actions concrètes de restauration des coraux et d’intégration des communautés locales et des gens de la mer dans ses projets a dans ce cadre formulé diverses recommandations.
Dominique Bellier

La situation de nos récifs est alarmante avec une couverture qui ne représente plus que 20% de la surface du lagon, alors qu’ils représentent la première barrière de protection de nos côtes. La science démontre que la hausse des températures de l’eau précipite dramatiquement le blanchiment et la destruction des coraux. Mais l’ONG remarque que la dégradation du littoral précède largement le réchauffement climatique, car nous avons construit sur les dunes, fragmenté 60 % des marécages et perdu 90% des mangroves. La pression humaine s’est intensifiée avec les pollutions agricoles, le déversement des eaux usées ou la sédimentation héritée de l’artificialisation des terres.

On aura beau bouturer ou même semer et cultiver des coraux, pour réparer ces phénomènes, il est impératif de remonter aux causes du problème. Eco-Sud propose d’adopter une approche systémique en s’attaquant aux pollutions qui détruisent les récifs, en impliquant les communautés côtières dans les décisions, la mise en œuvre des projets et la surveillance des récifs, en menant un suivi scientifique régulier et à long terme pour corriger les erreurs, enfin en incluant et formant mieux les jeunes et les gens de la mer. L’ONG invite aussi à repenser la stratégie nationale de développement, devenue obsolète, à reconsidérer le littoral comme un bien commun et à valoriser les solutions basées sur la nature pour stopper la « rigidification » des côtes.

Photo : © Eco-Sud – Coline Lemoign

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