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Six apicultrices dans la mangrove du Morne…

Les miels de mangrove existent à Madagascar, au Bangladesh, aux Antilles, en Afrique de l’Est et ailleurs, mais pas à Maurice ! Ou plutôt pas encore… Dans le cadre du projet régional Varuna financé par l’Agence Française de Développement, six habitantes du Morne suivent des formations à l’apiculture et à l’entrepreneuriat, dans le but de réparer cette étonnante lacune et par là même… protéger la mangrove. Dominique Bellier

La superficie des mangroves de Maurice est estimée à 20 précieux km2 qu’il faut protéger à tout prix et développer, pour qu’elles assurent leur rôle de pouponnières d’espèces marines et de barrière contre l’érosion, les pollutions et les tsunamis. Inviter des riveraines à transformer le nectar des mangliers en miel permet de créer des emplois durables… dans tous les sens du terme.

Dans notre climat subtropical, les deux espèces mauriciennes de palétuviers ou mangliers fleurissent toute l’année… ce qui permet deux récoltes de miel ! Au cours de leurs allées et venues, les abeilles renforcent la pollinisation. Et les futures apicultrices veilleront au grain pour produire cet élixir de fleurs, paré de toutes les vertus : un goût complexe, une note sucrée-salée parfois fruitée, une belle couleur sombre et une texture épaisse ; un miel riche en antioxydants, vitamines et minéraux, qui soutient l’immunité et agit comme antibactérien…

Les futures apicultrices sont suivies dans leur parcours par le responsable de la Fondation Solidarité d’Éclosia, Jean-Paul Hennequin, et par Odysseo. Comme elles travaillent souvent en journée et sont chargées de famille, elles suivent ces formations en soirée et les samedis matin. L’apiculteur Michaël Lafrance leur enseigne le cœur du métier, tandis que la fondation les outille pour ce qui relève de l’entrepreneuriat et de la réussite commerciale de leur projet.

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