L’Océanarium Odysseo et sa fondation marine ont démarré il y a un an un projet qui pourrait améliorer la restauration des herbiers marins entourant Maurice. Plutôt que de prélever des plants dans une prairie marine pour les repiquer ailleurs comme cela se pratique couramment, ils proposent de récolter les graines des différentes espèces, de les faire germer en laboratoire et pousser en pépinière marine, avant de les réimplanter dans leur milieu naturel. Dominique Bellier
Soutenue par plusieurs partenaires, ce projet a commencé en mai 2024 et la première pépinière d’herbes marines devrait être prête mi-2025, à Odysseo même. Les premières pousses serviront d’abord à créer et approvisionner d’autres pépinières, comme celle que Four Season souhaite installer à la place de ses barachois.
Contrairement aux algues, les herbes marines ont des fleurs, des fruits, des graines, des racines et des feuilles, comme les plantes terrestres, et produisent de l’oxygène. Pour combler le manque de données de terrain à Maurice sur leur saisonnalité, l’équipe scientifique étudie leurs rythmes de vie, notamment pour déterminer les périodes d’émission des graines. Elle se concentre aussi sur le développement des techniques les plus appropriées pour leur récolte et les premières étapes de culture en pépinière. L’expérience australienne peut inspirer dans ces domaines. La récolte se fait manuellement, une des difficultés tenant à la taille minuscule des graines de certaines espèces, de l’ordre du grain de sable pour les halophiles. Maurice recense six espèces, plus connues sous leurs noms communs d’herbe à dugong, herbes à tortue, à spatule ou herbes spaghetti…
Les herbiers marins captent le carbone plus intensément que nos forêts tropicales. Pouponnières de nombreux poissons et crustacés, ils font aussi office de garde-manger, de dépollueur et nous protègent de l’érosion…
Crédit photos : © Odysseo Oceanarium Mauritius