Notre île aux trésors…

0
41

Dans le domaine artistique, quel qu’il soit. Dans la couture et la mode, la joaillerie et autres réalisations artisanales et culturelles… notre petit territoire renferme de grands talents. Insufflant un esprit toujours plus moderne et innovant dans un univers empreint de traditions et d’authenticité, le savoir-faire local se déploie pour s’ennoblir. Delphine Raimond

Art et artisanat : moteurs de l’économie locale

Derrière le label Made in Moris lancé en 2013 par l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) pour valoriser le patrimoine industriel mauricien, c’est toute la production locale de qualité, l’ensemble de l’entrepreneuriat responsable et solidaire qui sont défendus. 40 nouveaux adhérents viennent aujourd’hui renforcer son réseau comptant plus de 200 entreprises, dont 60 % de PME, plus de 400 marques et 4000 produits, répartis dans 8 secteurs, incluant le domaine culturel et créatif. « Made in Moris incarne une dynamique collective au service de l’économie locale, de la qualité et de l’impact positif sur le territoire. Bien plus qu’un label, il est devenu un symbole de fierté nationale, d’indépendance et un levier de transformation pour notre industrie. C’est choisir de produire ici plutôt qu’importer. C’est investir dans nos talents plutôt que dépendre d’ailleurs. C’est continuer à défendre et promouvoir l’excellence mauricienne », souligne Shirin Gunny, CEO de l’AMM et de Made in Moris.

Entre autres nouveaux membres, Do Rattan Brambodary, à Bambous, est une petite entreprise spécialisée dans la fabrication et la restauration responsables de produits en rotin. Aveugle depuis l’âge de sept ans, son dirigeant, Sanjay Brambodary, est un artiste incroyable ! Accompagné de son épouse Gina (non-voyante également), ce perfectionniste a plus d’un tour dans son panier : des meubles (lits, commodes, berceaux…) de qualité, robustes et élégants, aux objets de décoration, miroirs, etc., ses réalisations sont des œuvres d’art. Amalgam est la première entreprise horlogère 100 % mauricienne. Elle propose des montres de luxe personnalisables, fabriquées à la demande, pour limiter le gaspillage. Grâce à l’utilisation de matériaux durables et procédés innovants, ainsi qu’à un travail collaboratif, la marque redéfinit les codes de l’horlogerie, tout en plaçant l’humain et l’environnement au cœur de son modèle.

Aussi Made in Moris soutient-il ses artisans, renforce-t-il leur visibilité et leur offre-t-il un accompagnement structuré.

Côté distribution, de nombreuses boutiques et concept-stores commercialisent les créations de nos artistes. Beautiful Localhands (BLH), lancée en 2006 par la Fondation Espoir Développement de Beachcomber, est une initiative portée avec une profonde conviction, pour offrir à l’artisanat local une vitrine à la hauteur de son talent, développer ses compétences et son autonomisation, proposer ses produits sur le marché touristique. Au fil des années, le projet s’est structuré et professionnalisé, et un jalon important a été franchi en 2023, avec l’ouverture de la boutique BLH à Trou aux Biches, aujourd’hui rénovée, pensée et aménagée comme une boutique d’hôtel. « Cet espace incarne concrètement l’évolution du positionnement de BLH vers un artisanat premium, tout en restant fidèle à sa mission sociale », nous confie Sheila Ramsamy, Corporate Communication Manager chez Beachcomber. Également mis en vente dans les hôtels du groupe, les articles de la boutique (comme les panières et corbeilles de Sanjay, par exemple) sont de petites pépites façonnées par les communautés vulnérables, majoritairement des femmes, enclines à améliorer la qualité de vie de leur famille et l’éducation de leurs enfants. La confection est réalisée chez elles ou dans l’atelier à leur disposition à Bambous, ouvert aux visiteurs qui « découvrent les techniques de fabrication, vivent un moment de partage et d’échange humain renforçant le lien entre création locale et ouverture au monde ». La qualité de finition, la durabilité, le design et l’histoire que raconte chaque pièce sont des notions fondamentales pour Beachcomber, tout comme la sensibilisation aux exigences d’une clientèle haut de gamme : le souci du détail, la recherche d’exclusivité, l’authenticité et l’impact environnemental du produit. Fréquentés par une clientèle étrangère, les espaces BLH contribuent au rayonnement hors frontières de l’artisanat mauricien. « Bien plus qu’un simple objet, chaque création vendue incarne le récit d’un savoir-faire qualitatif, authentique, enraciné dans notre culture et porteur de sens et d’émotions. L’acte d’achat devient ainsi bien plus qu’un simple souvenir, c’est un geste engagé en faveur d’une économie locale, responsable et solidaire », précise Sheila.
Le travail patient et collaboratif de BLH permet de faire émerger des aptitudes artisanales uniques, de générer des revenus pour les plus vulnérables, de contribuer à préserver le patrimoine traditionnel, culturel.

Déjà présente à Rodrigues, où elle sublime la beauté de la Cendrillon des Mascareignes, l’enseigne Totì (« tortue ») vient d’installer sur la route côtière à Mont Choisy son univers coloré et rafraîchissant d’articles de décoration, accessoires de mode, pièces uniques d’art de la table… le tout fait main (pas d’usinage !), à partir de matériaux recyclés et matières premières glanées dans la nature. Au-delà des créations locales et singulières qui ont porté vers le succès la fondatrice et décoratrice d’intérieur française, Isabelle Dausse, l’ancienne maison créole qui sert d’écrin à la nouvelle boutique regorge d’œuvres artistiques (féminines) : céramiques, bijoux, bougies, savon, confections textiles… Vous y trouverez les poteries originales de Zafer Inik (et sa nouvelle collection à l’occasion de l’ouverture), les bijoux en perles naturelles de Yum, les peintures de l’artiste Nathalie Périchon, et bien d’autres !

Que dire alors des galeries d’art qui tissent la toile artistique de notre île, projetant sur les murs et socles de ces lieux conceptuels tous les talentueux « artisans de l’art », locaux et internationaux ? Établis dans les plus prestigieux resorts, les galeries Adamah Fine Arts ouvrent une dixième adresse d’exception, au Royal Palm Beachcomber Luxury. Y sont exposées, entre autres, les sculptures de bronze au style qualifié de « réalisme magique » de Carol Caulwell, l’une des artistes les plus prolifiques d’Afrique du Sud ; les œuvres de Jean-Louis Corby, maître dans l’art de donner forme à une pensée générale quelque peu abstraite ; les vibrantes toiles contemporaines de Cédric Bouteiller (graffiti, retouche numérique ou collage), dont le style est à mi-chemin entre la figuration libre et l’art urbain. Entre l’art brut et l’art singulier…

La culture de la haute couture

L’expertise artisanale et traditionnelle a marqué l’histoire du textile à Maurice, mais n’a pas échappé à la concurrence mondiale et à la fermeture de ses nombreuses usines. Pour se réinventer, le secteur peut aujourd’hui miser sur les compétences de ses artisans locaux – de l’ancienne génération à la nouvelle vague.

Si La Maison Lionnet, au cœur de Rose Hill, habille d’une élégance intemporelle et de finitions impeccables chacune des pièces sortant des ateliers familiaux depuis quarante ans, une autre figure, jeune mais incontournable, occupe non loin de là les podiums de la scène nuptiale mauricienne…

Daphné Ducasse (Daphné.D), dont nous brossions le portrait en mai 2023, poursuit son chemin artistique, en signant des modèles uniques et délicats : « Le sur-mesure me fait redoubler d’efforts dans ma créativité, sortir en permanence de ma zone de confort, j’aime ça ! » Et en tissant des liens précieux avec ses clientes : « Rencontrer différents profils m’apporte à chaque fois quelque chose qui me fait évoluer en tant que personne. » Dans une conjoncture fragile, elle me confie néanmoins qu’arriver à l’équilibre n’est pas toujours évident, dans ce métier du sur-mesure, limité en nombre de projets mensuels, pour les mener soigneusement. « On a essayé de recruter, mais comme beaucoup d’entreprises locales, on fait face à un cruel manque de volonté. Je rêve d’un atelier où je pourrais m’entourer de couturières mauriciennes, mais elles ne courent pas les rues ! Alors, pour le moment, mon équipe est toujours formée de Pam, mon bras droit, et Denver, mon chien (Rires). D’un point de vue économique, les prix des matériaux augmentent chaque année et il n’est pas simple d’expliquer aux clients l’impact budgétaire. Aujourd’hui, le sur-mesure tend à disparaître, au profit des robes vendues moins cher en magasins, made in china ! »

Si sa passion porte toujours son inspiration, si son métier – qu’elle adore et souhaite exercer toute sa vie – l’épanouit totalement, Daphné réalise que pour évoluer, faire grandir l’atelier, comprendre et apprendre le développement d’entreprise, elle doit être accompagnée : « J’ai fait appel à un coach de vie et d’entreprise qui m’aide à entrevoir une façon de réaliser tous mes rêves professionnels, tout en m’épanouissant personnellement ! »

Tandis qu’il y a deux ans, elle me témoignait son engagement écoresponsable, sa volonté de déconstruire et recycler ses créations nuptiales, de confectionner des robes en lin ou en tout autre matière organique… je constate que pour l’heure, ses ambitions ont des limites. La soie reste la seule matière naturelle qui respecte le budget. Toutefois, elle travaille actuellement sur une belle initiative circulaire : une robe de mariée de plus de trente ans, celle de la maman de sa cliente. « Ça lui tenait à cœur de la modifier complètement, pour des valeurs durables et peut-être aussi sentimentales. J’aimerais tellement avoir plus de projets issus de l’upcycling. Ce n’est pas encore très courant, ça prend du temps… Beaucoup de femmes s’attachent à leurs robes, c’est normal ! Même moi j’ai dû travailler sur moi, pour me détacher de mes créations », conclut-elle en souriant.

Côté cachemire, la maison Inam associe l’artisanat traditionnel et le design contemporain, tout en valorisant une production responsable. Si vous ne connaissez pas ses collections, visitez la jolie boutique en ligne ou l’un des ateliers du nord. Conçue pour offrir confort et élégance, chaque pièce incarne la douceur et la sobriété. Des classiques de la garde-robe aux modèles chics et tendance, vous serez forcément séduits, comme moi !

Joyaux de l’île

Inspiration

Si les créations de nos bijoutiers – aux équipes 100 % mauriciennes – suivent les tendances internationales, leur signature, elle, est îlienne !

Petite entreprise familiale, fondée en 1999 par le designer et maître orfèvre allemand Martin Beffert et son épouse Angela, Zea emploie douze artisans dans son atelier de Moka. Qui ne sera pas séduit par la fusion du design allemand, « direct » et moderne, et des influences naturelles de l’île ? « Nos collections sont simples, épurées, mais possèdent également une touche ludique et organique, inspirée des textures, formes et rythmes de la vie locale. Un équilibre entre structure et charme de l’île », explique Martin. En argent sterling ou en or 18 carats, elles se nomment Oursin, Souvenirs de Maurice, Dodo, Frangipanier et Lava, sont inspirées de l’environnement, constamment retravaillées et complétées de nouvelles pièces.

Chez Ravior, la vision artistique naît d’un « dialogue entre héritage de neuf générations et innovation, dans un profond respect de la nature ». Chaque pièce, inspirée par la richesse culturelle mauricienne, incarne l’histoire vivante d’un art en constante évolution (technologies de pointe, modélisation 3D, choix de matières responsables), mais fidèle à ses racines, son savoir-faire séculaire. Notre île est façonnée par des traditions artistiques venues du monde entier, un métissage unique, une source d’inspiration permanente à nos créations singulières et universelles », exprime Ravi Jetshan, en ajoutant : « Nous sommes Mauriciens avant tout ! »
En témoigne le bijou HOPE, conçu autour de la langue créole et ayant séduit un public international, tout en soutenant l’éducation artistique de l’ONG TIPA. Ou encore la collection Arboresans, inspirée des lambrequins des maisons créoles et du symbole de l’arbre de vie.

Du côté d’Adamas, la philosophie est identique, comme l’indique Yovan Isari, Marketing Officer : « Notre créativité s’inspire à la fois du contexte mauricien et de l’environnement mondial. Le fait de les faire se rencontrer, d’être connectés au monde, aux idées et sentiments extérieurs, fait naître les plus riches et inspirantes collections qui soient. Notre équipe combine ses connaissances, sa compréhension innée, avec les formations, méthodes et procédures acquises dans le cadre de nos collaborations avec des marques mondiales de bijoux, montres et produits de luxe, ainsi qu’avec les tendances de l’industrie en matière de travail et de production. »

Défis

L’artisanat est fragile, ses petites entreprises aussi !

Ravi évoque l’importance de développer la notoriété (locale et internationale) et des moyens pour le faire ; de renforcer les connaissances en marketing, finance et digitalisation ; d’innover, d’intégrer de nouvelles technologies (3D, e-commerce), « mais pas au détriment de l’identité culturelle et de l’âme du métier ». Martin parle de l’augmentation du coût de l’or, de l’argent, de la main d’œuvre… rendant difficile le maintien des prix. Me confie explorer des alternatives, comme l’utilisation de matériaux plus abordables : l’or 9 carats et les diamants de laboratoire. Une approche permettant d’accéder à de belles collections à un prix plus accessible, sans compromis sur le style, l’originalité ou la qualité. Il ajoute : « Nous faisons de notre mieux pour être transparents avec nos clients sur nos réseaux sociaux, montrer les coulisses, tout le travail derrière chaque pièce, en définir la vraie valeur, justifier les tarifs… mais certains ont encore du mal à le comprendre. »

Mais tout comme l’aborde Daphné, le plus gros défi reste le personnel. Le discours est unanime – malheureusement – et le sujet pourtant crucial. « Bien que nous ayons nos propres programmes de formation interne et d’apprentissage, rappelle Yovan (Adamas), trouver des jeunes enclins à se spécialiser dans ce métier d’art est difficile. Et nous n’avons pas de solution au problème. » Même bilan chez Zea, où Martin peine à trouver « ne serait-ce que des personnes prêtes à apprendre le métier » et constate que l’artisanat a perdu de sa superbe au cours des dernières années : « Les jeunes préfèrent travailler dans l’informatique ou la banque. » Idem chez Ravior, où le travail repose sur une équipe de dix employés. « La transmission du savoir-faire et l’accompagnement des nouvelles générations dans la préservation de notre expertise artisanale est une réelle problématique », déplore Ravi.

Projets

Contrant les nombreux challenges, nos artisans gardent le cap ! Martin croit en l’avancée de la technologie : « Au fil des années, nous avons fait des investissements significatifs dans l’impression 3D, la découpe et la gravure laser, par exemple. Ces innovations nous ont permis de repousser les limites de nos designs et de notre savoir-faire, de créer des pièces plus complexes et précises, autrefois difficiles à réaliser. À l’avenir, nous explorerons de nouvelles technologies, en restant à l’avant-garde de la tradition et de l’innovation dans le monde de la bijouterie. » Ravi, lui, est animé par l’ouverture de sa boutique à Cascavelle, prévue en décembre 2025 ; le renforcement de ses ventes en ligne, pour offrir une expérience digitale fluide ; la spécialisation dans le design organique, « inspiré des formes naturelles et du mouvement de la vie, pour des créations contemporaines et intemporelles ». Yovan me livre quelques projets artistiques : « Nous prévoyons de collaborer davantage sur des événements locaux célébrant la musique symphonique, la peinture, la sculpture, ainsi que des ateliers de formation ou d’expérience culturelle pour les jeunes. »

Le Legend Hill Resort & Spa célèbre l’artisanat mauricien

À la veille de son ouverture (en juin), le Legend Hill Resort & Spa de Rivière Noire révèle son ADN – luxe, authenticité et vue imprenable sur Le Morne – né de la collaboration d’artistes locaux.
Eva Naidu, la directrice générale, souligne les objectifs aujourd’hui fondamentaux consistant à favoriser l’économie circulaire et encourager le commerce local : « Nous faisons d’une pierre plusieurs coups ! Nous offrons aux Mauriciens talentueux une plateforme extraordinaire pour faire valoir leur savoir-faire, tout en affirmant haut et fort notre identité mauricienne. »

Les fresques magnifiques du restaurant B View, signées de l’artiste plasticienne Daphné Doomun, transforment l’espace en un lieu de contemplation. « J’ai souhaité, à travers ces mosaïques, créer un cocon dans ces alcôves, un monde où nature et imaginaire se rencontrent, où couleurs et formes s’entremêlent. » Dans chaque recoin du resort, de splendides arrangements floraux signés Fleur de Sel subliment l’architecture, répondant à la philosophie de l’artisan : « Notre entreprise s’est nourrie au fil des ans de passion, courage, patience et amour, pour embellir le quotidien de nos clients. » La boutique de l’hôtel proposera la ligne de vêtements de la marque artisanale Essential Garment, ancrée dans le développement durable et le commerce équitable. « Selon mon approche made to order, chaque pièce est dessinée, conçue et cousue-main par mes soins », précise la fondatrice Nathalie Chong Shim Sen.

Façonnée par nos artistes, l’identité de l’établissement est un vibrant hommage à l’art de vivre insulaire.

Our Island of Treasures…

In every artistic domain, whether in fashion and tailoring, jewelry, or other artisanal and cultural creations… our small territory holds great talents. Infusing an increasingly modern and innovative spirit into a world marked by tradition and authenticity, local craftsmanship expands and grows more refined.

Art and craftsmanship: driving forces of the local economy

Behind the Made in Moris label launched in 2013 by the Association of Mauritian Manufacturers (AMM) to promote Mauritian industrial heritage, the entire high-quality local production and responsible, solidarity-based entrepreneurship are being defended. Today, 40 new members strengthen its network of more than 200 companies, including 60% SMEs, over 400 brands and 4,000 products across 8 sectors, including the cultural and creative domain. « Made in Moris embodies a collective dynamic serving the local economy, quality, and positive impact on the territory. More than just a label, it has become a symbol of national pride, independence, and a transformation lever for our industry. It means choosing to produce here rather than import. It means investing in our talents rather than depending on others. It means continuing to defend and promote Mauritian excellence, » emphasizes Shirin Gunny, CEO of AMM and Made in Moris.

Among the new members, Do Rattan Brambodary in Bambous is a small business specializing in responsible manufacturing and restoration of rattan products. Blind since the age of seven, its director, Sanjay Brambodary, is an incredible artist! Accompanied by his wife Gina (also visually impaired), this perfectionist has many skills: from quality, robust, and elegant furniture (beds, dressers, cradles…) to decorative objects, mirrors, etc. – his creations are works of art. Amalgam is the first 100% Mauritian watchmaking company. It offers customizable luxury watches, made-to-order to limit waste. Through the use of sustainable materials and innovative processes, as well as collaborative work, the brand redefines watchmaking codes while placing people and the environment at the core of its model.

Thus, Made in Moris supports its artisans, enhances their visibility, and offers them structured guidance.

In terms of distribution, numerous boutiques and concept stores commercialize our artists’ creations. Beautiful Localhands (BLH), launched in 2006 by Beachcomber’s Fondation Espoir Développement is an initiative driven by deep conviction to provide local craftsmanship with a showcase worthy of its talent, develop skills and self-sufficiency, and offer products to the tourism market.

Over the years, the project has become more structured and professional. A significant milestone was reached in 2023 with the opening of the renovated BLH boutique in Trou aux Biches, designed and arranged like a hotel shop. « This space concretely embodies BLH’s evolution toward premium craftsmanship while remaining faithful to its social mission, » shares Sheila Ramsamy, Corporate Communication Manager at Beachcomber.

Also sold in the group’s hotels, the boutique’s items (including Sanjay’s baskets) are small treasures crafted by vulnerable communities, mostly women seeking to improve their families’ quality of life and their children’s education. Production takes place in their homes or in a workshop available to them in Bambous, which is open to visitors who « discover manufacturing techniques and experience moments of human sharing, strengthening the connection between local creation and global outreach. »

Quality finishing, durability, design, and the story behind each piece are fundamental concepts for Beachcomber, as is raising awareness about high-end clientele requirements: attention to detail, exclusivity, authenticity, and environmental impact. Frequented by foreign customers, BLH spaces contribute to promoting Mauritian craftsmanship beyond borders.

« More than just an object, each creation sold embodies the narrative of qualitative, authentic craftsmanship rooted in our culture and carrying meaning and emotion. The purchase becomes more than a mere souvenir – it’s a committed gesture supporting a responsible, solidarity-based local economy, » explains Sheila.

BLH’s patient, collaborative work helps develop unique artisanal skills, generate income for the most vulnerable, and preserve traditional and cultural heritage.

Already established in Rodrigues, where it enhances the beauty of the Cinderella of the Mascarenes, the Totì (« turtle ») brand has just set up its colorful and refreshing world on the coastal road in Mont Choisy. This space features handmade decorative items, fashion accessories, and unique tableware pieces – all handcrafted (no machining!) from recycled materials and raw materials gathered from nature. Beyond the local and unique creations that led French interior decorator and founder Isabelle Dausse to success, the former Creole house serving as the setting for the new boutique is filled with (female) artistic works: ceramics, jewelry, candles, soap, textile creations… You’ll find original pottery by Zafer Inik (including a new collection for the opening), natural pearl jewelry by Yum, paintings by artist Nathalie Périchon, and much more!

What about the art galleries weaving the artistic fabric of our island, projecting on walls and pedestals of these conceptual spaces all the talented « art craftspeople, » both local and international? Established in the most prestigious resorts, Adamah Fine Arts galleries are opening a tenth exceptional address at Royal Palm Beachcomber Luxury. Exhibited there are bronze sculptures in the « magical realism » style by Carol Caulwell, one of South Africa’s most prolific artists; works by Jean-Louis Corby, master in giving form to somewhat abstract general thought; and vibrant contemporary canvases by Cédric Bouteiller (graffiti, digital retouching, or collage), whose style falls between free figuration and urban art – between raw art and singular art.

The Culture of Haute Couture

Artisanal and traditional expertise has marked the history of textiles in Mauritius but has not escaped global competition and the closure of many factories. To reinvent itself, the sector can now rely on the skills of local artisans – from the older generation to the new wave.

While La Maison Lionnet, in the heart of Rose Hill, has been dressing each piece leaving their family workshops with timeless elegance and impeccable finishes for forty years, another figure, young but essential, occupies the runways of the Mauritian wedding scene not far away…

Daphné Ducasse (Daphné.D), whose portrait we sketched in May 2023, continues her artistic journey by creating unique and delicate designs: « Custom tailoring makes me redouble my efforts in creativity, constantly pushing me out of my comfort zone, and I love it! » She also weaves precious connections with her clients: « Meeting different profiles brings me something each time that helps me evolve as a person. » In a fragile economic climate, she nonetheless confides that achieving balance isn’t always easy in the custom tailoring business, which is limited in the number of monthly projects to ensure careful execution.

« We’ve tried to recruit, but like many local businesses, we face a severe lack of willingness. I dream of a workshop where I could surround myself with Mauritian seamstresses, but they’re not easy to find! So, for now, my team still consists of Pam, my right hand, and Denver, my dog (laughs). From an economic standpoint, material prices increase every year, and it’s not easy to explain the budgetary impact to clients. Today, custom tailoring tends to disappear in favor of cheaper, store-bought, made in China dresses! »

While her passion still drives her inspiration and her profession – which she adores and wishes to practice her entire life – completely fulfills her, Daphné realizes that to evolve, grow the workshop, and understand business development, she needs guidance: « I’ve enlisted a life and business coach who helps me envision ways to achieve all my professional dreams while fulfilling myself personally! »

Two years ago, she shared with me her eco-responsible commitment, her desire to deconstruct and recycle her bridal creations, to make dresses from linen or other organic materials… I notice that for now, her ambitions have limits. Silk remains the only natural material that respects the budget. However, she is currently working on a beautiful circular initiative: a thirty-year-old wedding dress belonging to her client’s mother. « It was important to her to completely modify it, for sustainable and perhaps sentimental values. I would love to have more upcycling projects. It’s not yet very common; it takes time… Many women become attached to their dresses, which is normal! Even I had to work on myself to detach from my creations, » she concludes with a smile.

For cashmere, the Inam house combines traditional craftsmanship with contemporary design while promoting responsible production. If you’re not familiar with their collections, visit their lovely online boutique or one of their northern workshops. Designed to offer comfort and elegance, each piece embodies softness and simplicity. From wardrobe classics to chic, trendy models, you’ll definitely be won over, just like me!

Island Jewels

Inspiration

While our jewelers follow international trends with their 100% Mauritian teams, their signature remains distinctly island-inspired.

Zea, a small family business founded in 1999 by German master goldsmith Martin Beffert and his wife Angela, employs twelve artisans in Moka. Their collections in sterling silver or 18-karat gold – named Sea Urchin, Memories of Mauritius, Dodo, Frangipani, and Lava – blend German precision with local influences. « Our collections are simple yet playful, inspired by island textures and rhythms, balancing structure with island charm, » explains Martin.

At Ravior, each piece represents « dialogue between nine generations of heritage and innovation, with deep respect for nature. » Ravi Jetshan explains: « Our island is shaped by artistic traditions from around the world, creating a unique blend that inspires our singular yet universal creations. We are Mauritian above all! » Their HOPE jewelry, designed around Creole language, supports the NGO TIPA’s artistic education while their Arboresans collection draws inspiration from Creole house lambrequins.

Adamas shares this philosophy. Marketing Officer Yovan Isari notes: « Our creativity draws from both Mauritian context and global environment. This connection to the world creates our richest collections, combining our knowledge with methods acquired through collaborations with global luxury brands. »

Challenges

These artisanal businesses face significant hurdles. Ravi emphasizes developing recognition and strengthening marketing and digital skills while innovating « without sacrificing cultural identity. » Martin discusses rising costs of materials and labor: « We explore alternatives like 9-karat gold and lab diamonds to maintain accessibility without compromising quality. We strive for transparency about the work behind each piece, though some customers still struggle to understand the value. »

The greatest challenge is workforce development. « Despite internal training programs, finding young people interested in jewelry craftsmanship is difficult, » says Yovan. Martin adds: « Young people prefer IT or banking. » At Ravior, work relies on just ten employees, with Ravi lamenting: « Transmitting expertise to new generations is a real issue. »

Projects

Despite challenges, these artisans remain forward-looking. Martin invests in technology: « 3D printing and laser engraving have pushed our design boundaries. We’ll continue exploring new technologies while honoring tradition. » Ravi focuses on opening a Cascavelle boutique in December 2025, strengthening online sales, and specializing in organic designs « inspired by natural forms and movement. » Adamas plans to collaborate on local cultural events celebrating music, painting, and sculpture, while developing workshops for young people – preserving Mauritius’s rich jewelry tradition while embracing innovation.

These jewelers exemplify the delicate balance of honoring Mauritian heritage while evolving with contemporary demands, creating pieces that carry both island identity and global appeal.

Legend Hill Resort & Spa Celebrates Mauritian Craftsmanship

On the eve of its opening (in June), Legend Hill Resort & Spa in Rivière Noire reveals its DNA – luxury, authenticity, and breathtaking views of Le Morne – born from the collaboration of local artists.

Eva Naidu, the General Manager, emphasizes the now fundamental objectives of promoting circular economy and encouraging local commerce: « We’re killing several birds with one stone! We’re offering talented Mauritians an extraordinary platform to showcase their expertise, while proudly asserting our Mauritian identity. »

The magnificent murals in the B View restaurant, created by visual artist Daphné Doomun, transform the space into a place of contemplation. « Through these mosaics, I wanted to create a cocoon in these alcoves, a world where nature and imagination meet, where colors and forms intertwine. » In every corner of the resort, splendid floral arrangements by Fleur de Sel enhance the architecture, reflecting the artisan’s philosophy: « Over the years, our company has been nourished by passion, courage, patience, and love, to beautify our clients’ everyday lives. » The hotel boutique will offer the clothing line from artisanal brand Essential Garment, anchored in sustainable development and fair trade. « According to my made to order approach, each piece is designed, conceived, and hand-sewn by me, » specifies founder Nathalie Chong Shim Sen.

Shaped by our artists, the establishment’s identity is a vibrant tribute to island living.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici