Bon voyaz n’est qu’un au revoir…

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Vincent Gilliet est devenu enseignant en cinéma au Lycée des Mascareignes par une heureuse coïncidence, à la faveur du confinement. Mais ce n’est certainement pas par hasard qu’il a tourné, à Tamarin et Rivière Noire, pendant 4 jours en juin dernier, son dernier court métrage, Bon voyaz ! Dominique Bellier

Ce Français passe le plus clair de son temps à écrire des scénarii et imaginer des films. Comme il s’apprêtait à quitter Maurice après y avoir vécu treize années, il lui est apparu naturel de tourner un film dans sa région de cœur, celle qui a vu ses enfants grandir et dans laquelle il a fait des rencontres inimaginables.

Bon voyaz est une fiction de 13 minutes, où l’excellente Quincy Ramsamy, dans le rôle principal d’Élie, exprime sa personnalité pleine d’aplomb et de fantaisie. Cette jeune femme de caractère incarne une mère de famille célibataire, qui brave le destin en imaginant des vacances hors du commun avec ses enfants, Melvil et Romy… Cette histoire, Vincent Gilliet l’a tissée avec les souvenirs de son enfance auvergnate, et l’humanité et la douceur qu’il a côtoyées dans l’Ouest mauricien.

Dans un décor naturel à l’élégante beauté, ce court-métrage rend hommage à la puissance des femmes et souligne la chaleur humaine des quartiers populaires. Il célèbre la bienveillance, cultive les vertus de l’espérance et met en scène la sororité. Le réalisateur y défend « une vision simple et poétique du réel ».

Ce projet associe une comédienne de talent à de jeunes espoirs dans le rôle des enfants ainsi que des lycéens sur le plateau. Le chef opérateur est réunionnais, et la mélodie caressante d’Alain Péters, Rest’là Maloya, structure l’ambiance sonore. À l’heure où nous mettons sous presse, on ne sait quand Bon voyaz sera diffusé, mais l’espoir est permis pour septembre ou octobre…

Rivage de la colère au cinéma !

Lorsqu’elle a publié Rivage de la colère, Caroline Laurent n’osait espérer que ce roman du drame chagossien soit adapté au cinéma. De son côté, Vincent Gilliet a dévoré ce texte sur l’eau, au cours d’une sortie bateau vers l’île Plate. Depuis, il l’a tellement relu et annoté, qu’il le connaît mieux que son autrice, de l’aveu de cette dernière. Il a rencontré Caroline lors du Festival de Trou d’Eau Douce en 2022 pour lui déclarer sa volonté d’en faire « un grand film de cinéma ». Le courant est passé instantanément, ils ont travaillé ensemble le scénario.

Depuis, Vincent s’est associé à Nine Pictures et a convaincu la société de production La Boîte dans la Boîte. « C’est une destinée incroyable que celle des Chagossiens, estime-t-il. Cette spoliation des territoires d’un peuple, si petits soient-ils, représente un combat éminemment moderne, dont même les plus grands chefs d’États parlent. C’est aussi le combat d’une femme dans une vie faite d’écueils et de bonheurs. » Maintenant que le scénario est écrit, la question se pose de savoir si la première partie du film pourra être tournée… aux Chagos !

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