Il n’y a pas si longtemps, on s’envolait pour l’étranger au moindre problème de cœur… jusqu’en 1984, date à laquelle la première chirurgie cardiaque a eu lieu à Maurice. Plus de 40 ans plus tard, les techniques utilisées ont bien évolué et Maurice se positionne déjà comme hub médical dans la région indianocéanique. Dr Marvyn Sooknunden, chirurgien cardiothoracique à C-Care Wellkin, nous parle de ces avancées.
À quoi correspond exactement la chirurgie cardiaque ?
Il s’agit d’une spécialité médicale consistant à opérer le cœur et les gros vaisseaux au niveau de la cage thoracique. Elle englobe deux types de chirurgie : celle touchant aux artères coronaires – nécessitant, selon la gravité, soit la pose d’un stent, soit un pontage –, puis celle qui concerne les valves du cœur. Puisque la chirurgie mini-invasive ne représente pas encore la norme dans le monde, la majorité des interventions cardiaques se font à cœur ouvert.
Quelles sont les raisons les plus courantes pour lesquelles une chirurgie cardiaque est nécessaire ?
En chirurgie cardiaque, nous traitons essentiellement les pathologies coronaires et valvulaires. Cependant, à Maurice, la plupart de nos patients sont diabétiques, ou prédiabétiques, ce qui fait que nous effectuons de nombreux pontages coronaires, étant donné qu’un stent ne serait pas suffisant pour les personnes souffrant de cette affection. Cette chirurgie a pour but de court-circuiter les artères malades afin de perfuser le cœur cardiaque.
Les technologies de pointe font-elles partie de cette spécialité à Maurice ?
Bien sûr, nous n’adressons plus nos patients à l’étranger, même les cas les plus complexes. Nous pouvons aujourd’hui réaliser des interventions de l’aorte ascendante, le plus gros vaisseau de l’organisme, ce qui nécessite un arrêt circulatoire complet – une opération délicate mais indispensable. Nous pratiquons aussi l’ECMO – une technique de perfusion permettant d’alimenter les organes en cas de défaillance majeure, en attendant que le cœur reprenne ses fonctions après une revascularisation ou un remplacement valvulaire – et même l’angioplastie. De nombreux progrès ont aussi été faits au niveau de l’anesthésie cardiaque : nos patients sont tout à fait autonomes deux jours seulement après l’intervention !








