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vendredi, mars 29, 2024

Des requins de récifs qui valent un million de dollars

En même temps que la conservation prend son envol, le fait que les requins ont plus de valeur dans l’océan que dans une marmite se confirme. Une nouvelle étude de l’Institut australien des sciences marines (AIMS, Australian Institute of Marine Science) a conclu que les requins valent beaucoup plus vivant et libre. Aux Palaos, la nation insulaire du Pacifique qui a déclaré ses eaux un sanctuaire libre de la pêche au requin, les requins constituent un pivot de l’industrie touristique. Pourquoi ne pas en faire autant à Maurice ?

Le rapport d’AIMS, intitulé «WANTED DEAD OR ALIVE? The relative value of reef sharks as a fishery and an ecotourism asset in Palau », indique qu’un requin de récif individuel en République des Palaos, a été estimée à une valeur annuelle de 179 000 $ et la valeur qu’il apporte à l’industrie du tourisme sur sa durée de vie a été estimée à 1,9 millions. Selon le rapport, publié en 2011, l’industrie de plongée liée au requins attire 8 600 plongeurs par an, soit environ 21% des plongeurs qui visitent les Palaos. En somme, l’apport des requins à l’économie de Palau a été estimé à 18 millions $ par an, ce qui représente environ 8% du produit intérieur brut du pays.
Hugues Vitry, directeur du centre de plongée Blue Water Diving Center, indique avoir évoqué le potentiel économique que représente la conservation des requins, lors de l’atelier de travail sur le PAN-Requins. « J’ai expliqué à ce comité que chaque requin vivant rapporte 250 000 $ en une année. Autour de l’île Maurice, nous avons les sites de plongées les plus connues grâce aux requins. En réalité, Maurice, comparé à d’autre pays, n’est pas une destination de plongée extraordinaire. Toutefois, il y a un énorme potentiel en ce qui concerne la plongée pour observer les requins.», poursuit-il.

Des requins de récifs qui valent un million de dollarsEn effet, Brice Cohadon, par l’intermédiaire du centre de plongée Pro dive Mauritius, emmène des plongeurs passionés comme lui par ces grands poissons, à leurs rencontre. « Je suis souvent accompagné par mon ami Gérald Rambert, Mauricien et photographe hors pair. Il est également directeur de son centre de plongée à Flic-en-Flac et nous en avons profité pour commencer une banque d’images d’ailerons dorsaux  de requins. Ces images nous permettent d’identifier chaque individu très distinctement, car chaque aileron dorsal est unique. Idem pour le comptage des mâles et des femelles. D’ailleurs, chaque photo de dorsal prise par d’autres plongeurs est la bienvenue afin d’alimenter notre recensement.» S’appuyant sur ses observations, il indique qu’il est possible de rencontrer de nombreuses espèces dans nos eaux: Requin Pointe noire de récif, Requin Gris de récif, Requin Pointe blanche de récif, Requin Dormeur, Requin Baleine (très rarement), Requin Gris, Requin Marteau, Requin Bouledogue, Requin Océanique, Requin Blanc. «Grâce à l’excellente qualité des photos de Gérald, nous pouvons observer les moindres détails en gros plan, que ce soit les blessures, les parasites ou les morsures, pouvant nous indiquer la période de reproduction par exemple. Moi, je les filme. Cela nous permet de mieux observer et comprendre certains de leurs comportements. L’espèce que nous observons est essentiellement le requin gris de récifs. »
Ainsi, une activité touristique comprenant la plongée avec les requins et l’observation, serait une solution durable pour la conservation de ces animaux. « Tous les centres situés au nord de l’île Maurice exploitent ces sites préservés de pêcheries. Nous parlons d’un éventuel apport de millions de roupies à l’économie, voire des centaines de millions. Plusieurs pays réputés pour l’observation et la plongée avec les requins se trouvent dans des zones à risque. À l’île Maurice, ce n’est pas le cas. Nous avons la chance de pouvoir surfer sur une vague! Pourquoi le gouvernement ne fait rien ? », se demande Hugues Vitry.
Pour Brice Cohadon, une solution serait de faire un élevage de requins de récifs. « Beaucoup d’endroit s’y prêteraient à Maurice. Ce serait d’ailleurs une façon plutôt pédagogique pour les jeunes de l’île et les touristes, afin de leur montrer que les requins ne sont pas des poissons affamés de sang. Ce sont des prédateurs de toute beauté, indispensables à l’écosystème marin ! »
A bon entendeur…

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