Entre ciel et terre, de Kheshav Neenooth

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Depuis mi-novembre, une structure multicolore, ouverte à tous vents, toute en courbes et verticales, accompagne le regard des promeneurs du côté de l’amphithéâtre de Telfair, dans la nouvelle ville de Moka. Entre ciel et terre est le nom de ce pavillon de bois, métal et béton, imaginé par le Kheshav Neenooth, lauréat de la première édition du Prix Max Boullé. Dominique Bellier

Si le prix Max Boullé sensibilise le public à l’importance de l’architecture et de l’urbanisme, il aborde la création architecturale mauricienne dans la continuité, en ébauchant un pont entre un architecte qui a marqué le paysage mauricien du XXe siècle et des créateurs d’aujourd’hui qui imaginent les constructions et aménagements urbains de demain. Lancé par l’Association des Amis de Max Boullé en partenariat avec la ville de Moka, ce prix encourage l’innovation, stimule la création et célèbre l’un des pères de l’architecture mauricienne moderne.

Formé au début des années 1920 à l’académie Ranson à Paris, Max Boullé est influencé à la fois par l’Art nouveau, le premier technicien du béton armé, apôtre d’un style pur proche du brutalisme, Auguste Perret, et par l’ennemi juré de ce dernier, Le Corbusier, dont il est contemporain. Il s’inscrit dans les courants modernistes, sans rompre avec la tradition et le classicisme… Nous lui devons par exemple le CEB de Curepipe, le collège Saint-Joseph et la chapelle de Cap Malheureux.

Le geste architectural de Kheshav Neenooth s’inspire, pour les couleurs, des peintures de Max Boullé, pour le concept, associé à la circulation, l’ouverture et la sociabilité, de son humanisme ainsi que de la géométrisation des formes qu’il avait gardées de l’Art nouveau. L’œuvre de ce jeune créateur, étudiant de l’ENSA, apporte une touche enjouée au contexte architectural strict et plutôt foncé de Telfair.

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