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Île Maurice
mercredi, avril 24, 2024

Les constructeurs s’impliquent dans la réflexion

Souvent montré du doigt pour son empreinte carbone élevée, le secteur de la construction est à la veille d’une véritable révolution. Aux impératifs traditionnels de la profession, que sont construire pour durer, construire au juste prix et construire beau, s’ajoute maintenant une injonction nouvelle: construire au moindre coût énergétique!

Alors que les quelques demeures coloniales encore visibles démontrent un réel souci d’isolation et de circulation d’air, l’arrivée massive du béton sur notre île, autour de 1930, semble avoir provoqué une sorte d’amnésie de ces techniques. Souvent peu, ou pas du tout isolées, les constructions mauriciennes ont une fâcheuse propension à être froides en hiver et particulièrement chaudes en été. A grand renfort de ventilateurs ou de climatiseurs, particulièrement énergivores, nous parvenons, tant bien que mal, à rafraîchir ces véritables fours…

Cette conception de la gestion de la température est, évidemment, incompatible avec les préconisations du développement durable. Et les espoirs placés, il y a quelques années dans la “climatisation verte” (au coût encore prohibitif) ou dans la création d’un circuit d’eau de mer froide, puisée à très grande profondeur, restent, pour l’instant, hypothétiques. Et la mode des grandes baies vitrées, si agréables, n’arrange rien!

Devant ce constat, des constructeurs cherchent, partout dans le monde, des solutions innovantes, efficaces et durables. Il est heureux de souligner qu’à Maurice aussi, des professionnels tentent de nouvelles approches pour limiter cet impact énergétique de la climatisation.

Dans certains complexes immobiliers de luxe, par exemple, on voit de plus en plus fréquemment l’emploi d’une technique d’origine asiatique. Il s’agit de laisser, entre le plafond et le toit, un interstice ouvert sur l’extérieur, qui assure une excellente régulation thermique et une bonne ventilation. L’orientation du bâtiment est également de plus en plus souvent prise en compte, afin de limiter l’ensoleillement des pièces principales aux heures les plus chaudes…

Penser “durable” avant la construction

L’exigence de développement durable, qui touche tous les secteurs d’activités, impacte également celui de la construction, à toutes ses étapes.

Tous les matériaux, explique un architecte, ne se valent pas, d’un point de vue écologique. Leurs méthodes d’extraction ou de fabrication, la distance qui les sépare de leur point d’emploi devraient être prises en compte dès la conception du bâtiment. Mais, bien souvent, l’impératif économique prime. Et pour l’instant, c’est encore trop souvent le matériau le plus désastreux pour l’environnement qui est le moins onéreux…” Cette logique, des constructeurs tentent d’en sortir, tout en proposant des biens immobiliers qui restent dans les prix du marché.

Ils favorisent, autant que possible, des matériaux produits localement (réduisant ainsi les coûts de transport). A Maurice, nos faibles ressources naturelles limitent cette option. Encore qu’il ne serait pas complètement stupide d’envisager la constitution de forêts gérées pour la production d’essences utiles à la construction de nos logements et à la fabrication de notre mobilier…

Une autre approche consiste en l’utilisation maximale de matériaux de récupération. Les bois de coffrage, par exemple, pourraient avoir une durée de vie bien plus longue si, au lieu de les clouer, on les maintenait joints par d’autres dispositifs… Selon divers experts, la proportion de matériaux finalement inutilisés sur un chantier fluctue entre 10 et 20%…et une part importante de ces matières pourraient être réutilisée. Cela supposerait, bien sûr, une opération de tri préalable, mais pourrait tout à fait se révéler rentable, en bout de chaîne.

Des constructeurs, promoteurs et agents immobiliers ont, à Maurice, conscience de ces nouvelles exigences et tentent d’y répondre. Mais le chemin est encore long pour parvenir à une réelle “construction durable”. Cela nous laisse présager, dans les années à venir, de l’éclosion de nouvelles initiatives positives et, pourquoi pas, de nouveaux procédés de construction, enfin totalement en accord avec les impératifs écologiques vitaux.

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