Accompagnés par un orchestre symphonique, les ségas populaires ou les hits de R&B respirent et prennent une ampleur nouvelle à faire frissonner une salle de quatre-cent-cinquante personnes, dès que résonnent les premières notes d’une mélodie familière, magnifiée par les subtilités sonores de l’orchestre. Cet apogée n’aurait pas été atteint sans les quinze jours de répétitions intensives animées par les quatorze éducateurs-musiciens mauriciens et français qui ont fait le déplacement. En ressuscitant les œuvres oubliées du répertoire mauricien, classiques ou populaires, toutes étouffées par l’avènement de l’île Maurice « moderne », ces expériences abattent les murs qui séparent les styles et les publics.
Au plus fort des concerts, ils étaient soixante sur scène, et il faudra quelques années de ce travail passionnant avec le chef Sébastien Taillard, le compositeur/arrangeur Simon Barbanneau ou encore l’invité spécial et parrain Henri Roman, qui a démontré les vertus du basson, pour que naisse le premier orchestre symphonique professionnel de Maurice… C’est l’objectif et il doit être encouragé par autre chose que des belles paroles.
Photo : © Frédérick Bréville