Des milliers d’étudiants et chercheurs se retrouvent à l’Université de Maurice, dans l’auditorium qui porte son nom depuis 1981 et qui accueille les événements prestigieux du monde académique. Mais que savent-ils d’Octave Wiehe ? Cet homme a tellement contribué à l’édification de son pays qu’une biographie complète manquait cruellement, jusqu’à ce qu’un de ses fils, Mgr Denis Wiehe, et Streak Designs s’y attèlent. Dominique Bellier
Octave Wiehe, Un Mauricien Visionnaire est à la fois un beau livre richement illustré et une mine d’informations sur la recherche agronomique, la botanique, et les fondations de deux institutions fondamentales que sont le Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI) et l’Université de Maurice. À travers la vie de cet homme parti en 1975, on comprend par exemple pourquoi la petite île Maurice a autant compté à l’international dans la recherche sucrière…
Ce scientifique, botaniste, bibliophile et collectionneur a jeté les bases de la recherche botanique et agronomique, telles qu’elles se pratiquent aujourd’hui à Maurice. Après avoir créé et dirigé le MSIRI, de 1953 à 1968, il édifie l’université de Maurice jusqu’en 1973. Bien avant cela, avec son ami gallois Reginald Vaughan, il a ouvert le chemin vers l’établissement d’une Flore des Mascareignes, en réalisant les premières grandes études de la flore indigène mauricienne, publiées dans les revues internationales.
Ébranlé par l’exploitation forestière en période de guerre, ce tandem a initié la création des réserves naturelles en mettant sur pieds l’Ancient Monuments and National Reserves Board, en 1944. Octave Wiehe a œuvré au développement des cultures vivrières, pendant la guerre. Il a aussi travaillé comme phytopathologiste au Nyassaland (actuel Malawi) et en Guyane.
Ce livre rassemble des écrits actuels et anciens sur ce personnage comme l’hommage que lui a rendu Guy Rouillard en 2003, ou les textes des spécialistes Vincent Florens et Claudia Baider sur son apport scientifique, et ceux de Jean Claude Autrey et Nawshad Joomun sur son rôle dans l’édification du MSIRI. L’éditeur Olivier Lalouette a travaillé sur la vie familiale et le domaine de Labourdonnais, et constitué l’iconographie, qui rend ce livre aussi agréable qu’instructif.
