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vendredi, avril 19, 2024

Philippe Lucas : « La natation mauricienne devrait évoluer… il n’y a rien de concret! »

Il est parmi les coachs en natation les plus titrés. Philippe Lucas a entraîné les plus grands. Parmi les multi-médaillés européens, mondiaux et olympiques les plus connus, il y a Camélia Potec, Amaury Leveaux, Frederica Pelligrini et Laure Manaudou avec qui il a marqué l’histoire de la natation française en 2007. 

Actuellement, il a pris sous son aile la Franco-Mauricienne, Océane Cassignol, qui fait partie du Groupe Elite à L’espace de Liberté du Grand Narbonne. Nous avons rencontré les deux en vacances à l’île Maurice. Rendez- vous est pris pour une interview exclusive le jour-même. Quelle chance! Philippe Lucas s’est révélé être un passionné qui en a beaucoup à dire, sans décorum, toujours très direct avec son légendaire ton sec.

Depuis quand entraînez-vous Océane Cassignol?

Cela fait quatre ans.

Dès ses débuts, les médias l’ont qualifiée d’élève « surdouée » évoluant sur les traces de Manaudou. Comment voyez-vous son évolution?

C’est Océane qui doit voir son évolution, pas moi. C’est elle qui a son destin entre ses mains, pas moi. Ma carrière elle est faite! Je veux dire que l’’investissement, le sérieux et la détermination ne viennent pas de moi, mais de l’athlète.

Quel est votre rôle alors?

Ce n’est pas une question de rôle. Je suis professionnel, sérieux, motivé et je sais nager pour gagner des titres. Il faut que les athlètes aient cette même détermination. S’ils ne l’ont pas, qu’ils passent leur chemin et il y en a d’autres qui attendent derrière. Il y en a tellement à travers le monde qui ont autant de qualités qu’Océane, voire plus. Si l’athlète n’est pas sérieux, organisé tous les jours, il n’a aucune chance de gagner. Impossible… (Plusieurs répétitions)

Quelle est la prochaine étape pour Océane?

Aujourd’hui, elle ne doit plus rester au niveau Junior. Il faut qu’elle passe le palier et qu’elle se qualifie pour une grande compétition Sénior et qu’elle soit performante. La natation est un sport où on peut réussir très jeune et, à 17 ans, une nageuse peut déjà être championne olympique. Océane est arrivée à l’étape de sa carrière où elle doit passer ce palier. Si elle ne le fait pas, ça deviendra compliqué pour elle. Elle n’est pas encore prête, mais elle a tout le potentiel pour le faire.

Les entraînements se poursuivent-ils à Maurice?

Non. On profite des vacances. Océane ne voit pas souvent sa famille, donc elle passe une petite semaine tranquille.

Philippe Lucas - coachs de natation français et Océane Cassignol, nageuse professionnelle franco-mauricienne
Philippe Lucas et Océane Cassignol en vacances à l’île Maurice, décembre 2016.

C’est votre première visite chez nous?

Non. Je suis venu une première fois en 1996 en stage avec un groupe de nageurs. Nous nous entraînions à Beau-Bassin (NdlR: à la piscine Serge Alfred, la plus ancienne de l’île).

Pensez-vous à d’éventuelles collaborations avec les clubs de natation à Maurice?

Non. Je ne suis pas venu pour ça, mais pour être tranquille.

Vous ne vous êtes pas intéressés à nos nageurs et la discipline en local?

Je pense que la natation mauricienne devrait évoluer. Aujourd’hui, il n’y a rien de concret. Je pense qu’il y a des choses à faire dans le monde entier. Ce n’est pas parce qu’on est sur une île, qu’on ne peut pas faire de belles performances. Si un athlète s’investit, il peut réussir. Je ne connais pas le potentiel des nageurs mauriciens, mais je constate que les entraîneurs et le ministre du Sport changent souvent. Il est certain que ce n’est pas comme ça qu’on construit du haut niveau. Ce n’est pas assez strict. Il y a trop de changements.  Le sport de haut niveau n’est pas comme une loterie! Cela ne se fait pas sur un ou deux ans. Pour y arriver, il faut choisir des personnes compétentes et leur laisser le temps de faire les choses bien. Cela, en mettant tous les moyens à leur disposition, que ce soit matériel ou financier. Dans l’absolu, il faudrait faire un travail consistant sur au moins huit années constructives et sérieuses, durant lesquelles il est possible de faire évoluer la discipline. Tout est possible!

Cela vous tentera de travailler à Maurice pour mettre en place une équipe de natation d’élite?

Cela dépend de ce qu’on propose. Ce n’est pas parce qu’on est séduit par l’île pendant dix jours de vacances qu’on va s’y installer pour y vivre en bord de mer. Il faut avoir un projet concret. Pour moi, il est question d’objectif, de moyens et surtout de résultats.

Pour conclure, parlez-nous de votre Team que vous entrainez à Grand Narbonne?

J’avais effectivement un contrat au sein de l’agglomération de Narbonne qui regroupe 39 villes, toutefois celui-ci est arrivé à terme au 31 décembre. Cependant, j’entraîne toujours mon groupe, mais je n’ai pas de club. Je suis toujours à la recherche de nouveaux talents. Par contre, trouver les bonnes infrastructures et les personnes motivées c’est tout aussi important. Je veux travailler avec des gens qui ont des objectifs bien définis sur du long terme. Le reste, ça ne m’intéresse pas.

Philippe Lucas – coachs de natation français et Océane Cassignol, nageuse professionnelle franco-mauricienne

 

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