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Île Maurice
mercredi, décembre 11, 2024

Une première Nuit de la lecture à Maurice

On y est venu en famille pour se réapproprier le livre. L’évènement qui s’est tenu le 18 janvier dernier à l’Institut Français de Maurice de Rose-Hill, a été orchestré autour de trois axes, dont une séquence dédiée au conte, une série d’animations conduites dans l’enceinte de la médiathèque du centre pour la faire découvrir du public et la projection d’un film. 

Pour Pierre-Emmanuel Guilleray, chargé de mission pour le livre et cheville ouvrière de l’évènement, au-delà du prêt de documents, la médiathèque a vocation à se tourner vers une dynamique autre, celle d’interagir avec le public en le faisant participer. « Un travail de tous les jours visant l’objectif de mettre en place des évènements récurrents qui rythment l’année », résume t-il. La médiathèque de l’IFM est ainsi à l’initiative du Café des lecteurs réunissant des passionnés débattant d’un livre chaque mois et, pour les plus jeunes, de L’heure des mômes (ou des contes) chaque samedi à 11h, de sessions de jeux vidéo pour les enfants et ados toutes les deux semaines, sans parler des ateliers numériques conduits durant les vacances scolaires. Une programmation qui s’enrichit cette année de la première édition mauricienne de la Nuit de la lecture lancée en 2017 à l’initiative du ministère de la Culture et, ayant pour objectif de célébrer la lecture sous toutes ses formes, en France et ailleurs dans le monde.

Un fond rassemblant 30 000 documents

Multiplier les évènements pour inciter à la fréquentation

« Le contenu abrité par la médiathèque est énorme, mais nous réfléchissons sur la façon de le faire sortir des murs pour le partager », soutient Pierre-Emmanuel Guilleray « et nous nous rapprochons de ce que fait le centre culturel autour des expositions et des concerts sur une échelle de participation moindre ». Dans cette mouvance européenne et américaine, il s’agit de donner envie au public de pousser les portes d’un lieu culturel en y mettant de la vie. Illustration de cette nouvelle donne, le chargé du livre qui fait état de 2200 lecteurs abonnés à Maurice, un chiffre qui stagne selon lui, pointe néanmoins une contradiction entre la baisse du nombre de prêts de livres et la fréquentation du site qui ne cesse de progresser « grâce à la multiplication d’évènements qui s’y tiennent ». On y vient pour lire, certes, mais aussi discuter, échanger, débattre. Les sociologues américains ont d’ailleurs trouvé le terme de tiers-lieu pour désigner ces endroits publics de sociabilisation et, comme les espaces de co-working qui ont fleuri, les médiathèques en font désormais partie.

Abonnement de Rs 500 par an sur le fonctionnement d’un prêt de 5 à 10 documents toutes les trois semaines, RS 200-300 pour les enfants, gratuit pour les moins de 6 ans.

Pierre-Emmanuel Guilleray, chargé de mission pour le livre et Anaëlle Juste-Tanner son adjointe

L’identité du fond documentaire

30 000 documents composés de livres, mais aussi de films, CD et revues se répartissent en trois catégories : la fiction, la non-fiction et les livres jeunesse. « Notre identité vise à passer auprès des librairies locales des listes de commandes comme on le ferait en France et, de ce fait, nous proposons aux lecteurs un choix autre que celui existant dans les bibliothèques publiques mauriciennes qui sont davantage tournées vers les best-sellers et les documents universitaires, ce qui n’est pas le cas de la médiathèque de l’IFM », précise Pierre-Emmanuel Guilleray. « Et une partie de notre public, cultivé et diplômé nous fait régulièrement des suggestions d’achats que nous suivons, bien entendu, si nous estimons qu’ils peuvent intéresser d’autres lecteurs », sourit-il. Ce dernier signale également que le livre de langue française est accessible dans l’île via le réseau de lecture publique des 17 CLAC – Centre de Lecture et d’Action Culturelle – « ancrés dans les petites villes comme Grand Baie par exemple ». Bien sûr, le choix de lecture y est bien moindre qu’à la médiathèque, avec 3000 livres par CLAC, mais ce dernier peut être perçu comme un outil de confort en terme d’accessibilité pour ceux qui habitent loin de l’IFM.

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