Dans l’univers de la musique mauricienne, les quelques têtes d’affiche féminines ne suffisent pas à masquer le déficit profond de femmes, dont l’effectif avoisinerait les 10 % … Mené tambour battant par Kimberly Oxide, le projet ASSA OI a joué une autre partition pour mettre le travail et le potentiel des femmes sous les feux de la rampe… Le concert du 16 août à l’IFM en était la preuve éclatante. Dominique Bellier
« Beaucoup de femmes musiciennes ou chanteuses se sentent illégitimes et n’osent pas se jeter à l’eau… », fait remarquer Kimberly Oxide qui a créé pour elles la résidence et le concert ASSA OI en misant sur la transmission d’expériences entre l’étoile mozambicaine Assa Matusse, trois musiciennes et une chanteuse guitariste, toutes de différents pays…
Accompagnée par la coach Drean, la résidence a permis un concert, au style assez inédit à Maurice, d’électro-pop et jazz, imprégné des courants musicaux et des langues du Mozambique, d’une ode à l’amitié de Christelle Zamir, de trois créations inédites et d’un medley rodriguais qui a enflammé le public. Suivant les circonvolutions de la voix d’Assa, l’accordéon d’Anjelly Legentil a créé l’unité mélodique, comme les platines de l’explosive DJette réunionnaise, Agnesca, sur le plan rythmique, pendant que Vanessa Lucas ajoutait son grain de sel seychellois.
La première partie proposée par Étoiles en herbe, avait placé haut la barre, avec quatre chanteuses et une claviériste au diapason. Fam dan zil, Sizann, Donn to leker… sur un répertoire de tubes consacrés aux femmes, elles ont eu chacune leur moment de gloire et prouvé que des voix et personnalités différentes créent la magie lorsqu’elles chantent ensemble. Qu’elles s’appellent Guyancy, Cheyenne Jackson, Catherine Perrine ou Julie Deville, ou même leur claviériste Shekina Mootanah, la performance était aussi prometteuse que convaincante !