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Île Maurice
samedi, avril 27, 2024

Vikash Tatayah, sauveteur en terre !

Directeur de la conservation à la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), Vikash Tatayah est aujourd’hui le numéro 2 de la plus grande ONG chargée de préserver et réintroduire les espèces locales menacées.

Restons sur le terrain !

Lorsque je l’interroge sur ses actions de terrain, Vikash me répond qu’il rêverait surtout d’y être davantage ! Si ses fonctions de superviseur l’en ont éloigné, ce passionné de la nature n’en reste pas moins investi dans l’aboutissement de la vingtaine de projets en cours de la MWF – son employeur depuis bientôt 26 ans. Ce dévouement, Vikash le voit comme une expérience de vie. « Dans nos métiers, il faut être passionné ! Le travail de terrain est physique, les conditions climatiques parfois difficiles ! En station sur les îlots, nos intervenants sont coupés du monde et de leur famille. Sur l’île Ronde, par exemple, ils s’absentent pour trois à quatre semaines ! »

Arrêtons le greenwashing !

À propos du comportement des voyageurs, Vikash mentionne une indiscutable amélioration. Concernés, respectueux de l’environnement, les touristes d’aujourd’hui et de demain sont, selon lui, des amoureux de la nature mauricienne. Le problème est ailleurs ! Motivé par le sentiment d’agir pleinement pour la planète, ses habitants, ses visiteurs, Vikash dénonce naturellement le greenwashing. « Ce n’est pas parce que l’on a quelques quads sur quelques hectares que l’on fait de l’écotourisme ! À la MWF, rien de tout ça, mais des projets visant à sauver la faune et la flore, en fournissant des emplois locaux, une dizaine rien que sur l’île aux Aigrettes ! C’est ça, le vrai tourisme vert, le pur et dur ! »

Soyons fiers !

Captivée, j’apprends que les filets correctement posés sur les fruitiers représentent l’unique alternative à l’abatage des chauves-souris, colonisateurs essentiels dans l’écosystème. Que la crécerelle, l’oiseau le plus rare au monde dans les années 70, est aujourd’hui sauvée de l’extinction et proclamée oiseau national depuis mars dernier. Que sur l’île aux Aigrettes, la disparition des tortues endémiques trouve la solution dans la réintroduction d’espèces seychelloises remplissant les mêmes fonctions écologiques. Que pour repeupler les îles en oiseaux de mer, des appeaux sont actuellement à l’essai pour inciter les espèces attirées à nicher. Que bien d’autres missions sont accomplies sans relâche depuis près de 40 ans par les guides, coordinateurs, biologistes, chercheurs… au cœur des réserves naturelles, forêts indigènes et autres sites protégés.

Apprenons de nos erreurs ! 

« C’est par ignorance que nos ancêtres ont fait des erreurs. C’est avec conscience que nous les reproduisons aujourd’hui ! C’est tragique ! », confie Vikash, attristé mais pas découragé. Ce qu’il souhaite surtout, c’est qu’au-delà de l’action facile de financement des missions environnementales, les institutions soient résolument et sciemment sensibles à la cause !

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