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Île Maurice
vendredi, avril 26, 2024

Fragments d’autorité

Europa, Bassas da India, Juan de Nova, Glorieuses, Tromelin. Interdites d’accès. Seule une poignée de militaires français officie sur les rives de ces îles paradisiaques. Au-delà de la beauté, des enjeux géostratégiques et des luttes d’influences s’opèrent. Les amarres sont larguées, partez pour une circonvolution autour de Madagascar visiter ces miettes françaises du nom d’îles Éparses.

Des îlots vierges dont seule la présence de quelques militaires détonne dans ce décor de roman d’aventures. Longtemps ces îles sont mal cartographiées. Alors les marins les découvrent, malgré eux, une fois la coque du bateau éventrée sur le corail. Les marchands portugais du XVIe siècle sauront en témoigner.

La colonisation française du XVIIIe siècle change la donne dans la région. Les Mascareignes sont leur propriété ainsi que les îles éparses. Jalousement conservés par la France, ces positionnements sont stratégiques et certains prétendent que des gisements d’hydrocarbures y sont conséquents. Elles sont revendiquées également depuis un demi-siècle par la Grande île voisine : Madagascar.

Il faut dire que la France est coutumière des possessions territoriales hors métropole. Avec la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ou encore Saint-Pierre-et-Miquelon, la patrie des Déclarations des droits de l’homme détient onze millions de kilomètres carrés. Une mosaïque de territoires à peu près équivalent à la surface de l’Europe.

De ces îles Éparses en orbite autour de Madagascar, il y a Europa. Cet amas de coraux et de sables blancs de 30km2 ou tortues et militaires s’acclimatent aux ardeurs du soleil. Tandis que Bassas da India n’est visible qu’à marée haute, Juan de Nova resplendit toute l’année, préservée dans son écrin naturel. Seule ombre au tableau, une demeure en ruine où un industriel français dans les années 50 voulut extraire un minerai et réduisit en esclavage Mauriciens et Seychellois venus y besogner…

Puis l’archipel des Glorieuses, une ancienne cocoteraie qui produit à présent des légionnaires où le lieu bordé d’azur est sous surveillance permanente. Enfin Tromelin, une terre de désolation dont les esclaves malgaches oubliés marquent les lieux.

L’héritage colonial français est indéniable. Toutefois depuis plusieurs décennies, les âpres combats continuent afin de revendiquer ces chapelets d’îles. La plupart par Madagascar mais également par l’île Maurice où Tromelin fait office de cible privilégiée. Alors dans cette partie d’échecs géopolitique, les vieilles nations voient les jeunes loups chahuter leur hégémonie.

Cela rappelle une autre situation. Les Chagossiens en pleurent encore.

Vous voulez en savoir plus ?

Avis à tous les aventuriers au compte d’épargne boursoufflé ! À bord du Marion Dufresne, côtoyez scientifiques et marins pour une virée pittoresque à l’assaut des TAAF. Ces îlots dont si peu de Français connaissent l’existence et moins encore ceux qui peuvent fouler ses plages.

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